Après la publication de sa lettre adressée au ministre des Finances, l’interrogeant sur les dessous de l’amnistie générale de 2011 et sur ses coûts sur les caisses de l’État, Leila Chettaoui revient sur le sujet au micro de Boubaker Akacha ce mercredi 4 octobre 2017, martelant qu’elle dispose de données et de documents prouvant ses dires. « Les tunisiens entendront bientôt parler d’un certain fonds Al Karama. Des indemnités ont été versées entre 2012 et 2014 », affirme-t-elle, confiante.
La députée du bloc Al-Horra de Machrou3 Tounes rappelle que ces indemnités ont été versées aux fonctionnaires exclus de la fonction publique pendant plus de 20 ans, et qui y ont fait leur retour après 2012. « Nous attendons le nombre qui sera officiellement publié par le gouvernement », déclare-t-elle encore. D’après la députée, l’État a pris en charge aussi bien les cotisations de la CNRPS que les charges patronales des mêmes exclus de la fonction publique. « Nous sommes en droit de connaître le nombre des bénéficiaires. Il y a une obligation de transparence à respecter puisqu’il s’agit de l’argent des tunisiens, et les tunisiens ont le droit de connaître les sommes dépensées », dit-elle encore.
Les événements et les décisions de 2012 – 2013 sont à prendre en considération, dans la mesure où ils ont un impact sur le projet de loi de finances 2018 qui, rappelle Leila Chettaoui, devrait être axé sur la réforme des caisses sociales, la masse salariale et les entreprises publiques. « Les tunisiens subissent les conséquences de ces années – 2012 / 2013 – jusqu’à aujourd’hui », ajoute-t-elle.
Revenant sur le fonds Al Karama, la députée affirme qu’il existe des bénéficiaires ayant touché leurs indemnisations de la part de l’ancien ministère des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle. « Il y avait 40 millions de dinars dans le fonds en question. Cet argent a été distribué sous forme d’une première tranche à des personnes inscrites sur une liste bien déterminée. L’argent vient du Qatar. On ignore encore si tout l’argent a été distribué, et c’est l’un des mystères sur lequel il faut lever le voile », déclare encore la députée.
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