Le secrétaire d’État américain, John Kerry, a visité l’Algérie le 3 avril. Objet officiel de cette visite : la lutte contre le terrorisme. L’opposition l’accuse cependant d’être venu apporter un soutien au président Abdelaziz Bouteflika qui brigue un quatrième mandat.
«L’Algérie est un partenaire solide . Les États-Unis, les Nations unies et le G7 soutiennent le mémorandum d’Alger. Et, aujourd’hui, nous avons eu d’importants échanges avec les services de sécurité algériens, les forces de l’ordre et le secteur de la justice sur un grand nombre de questions», a déclaré John Kerry.
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a annoncé son souhait de voir les États-Unis coopérer dans la lutte contre le terrorisme. «Si nous devions parler de ce que les USA pourraient faire spécifiquement, parce que personne d’autre ne peut le faire, eh bien ce serait par exemple de partager ses compétences en matière de renseignements électroniques avec les agences de sécurité dans la région », a dit le ministre.
Une partie de la presse algérienne, ainsi que l’opposition, accusent cependant John Kerry d’être venu apporter un soutien au président Abdelaziz Bouteflika, qui brigue un quatrième mandat à l’âge de 77 ans. Et malgré son état de santé, tout semble mis en place pour une réélection du Président sortant.
Le partenariat stratégique entre l’Algérie et les États-Unis n’est pas nouveau. Plusieurs experts indépendants conseillent de ne pas sur-interpréter la date de la visite juste avant les élections. Depuis le début des années 2000, l’Algérie entretient un partenariat stratégique avec les États-Unis, concernant la lutte contre le terrorisme, l’échange de renseignements et les manœuvres militaires communes.
D’ailleurs on peut imaginer que Washington considère l’Algérie comme importante eu égard à son approvisionnement énergique, l’Algérie étant le troisième fournisseur de gaz pour l’Europe, se positionnant ainsi après la Russie et la Norvège. Il est possible que Washington essaye de renforcer les relations avec l’Algérie afin d’éviter une trop grande dépendance de l’Europe à l’égard du gaz de Moscou. La visite intervenant à un moment de tensions entre les États-Unis et la Russie.
Actuellement, l’Algérie est l’objet de toutes les attentions et de beaucoup de préoccupations, notamment au sujet de l’instabilité qui règne à ses frontières. Les États-Unis ont la volonté de soutenir l’Algérie afin qu’elle maintienne sa stabilité.
Parallèlement à la visite de John Kerry, un clip à la gloire du président algérien suscite la controverse. Une soixantaine d’artistes, parmi lesquels Cheb Khaled, ou encore l’humoriste Smaïn, ont participé à ce clip vidéo dont le titre — Mon serment pour l’Algérie — qui reprend le slogan de campagne d’Abdelaziz Bouteflika.
John Kerry a continué sa tournée en se rendant au Maroc. À Rabat, John Kerry a puisé dans le même lexique qu’il a employé à Alger : «Sous le leadership de Sa Majesté le Roi, le Maroc a déjà entrepris des réformes importantes et a réussi à gérer l’avenir», a-t-il déclaré lors de l’ouverture de la deuxième session du Dialogue stratégique avec ce pays. «Le Maroc est une force de stabilisation dans la région et les États-Unis et le Royaume se tiennent côte- à côte pour renforcer la sécurité régionale.»
Dans son allocution, le chef de la diplomatie américaine n’a pas oublié de mentionner la récente tournée africaine du roi Mohammed VI, précisant que les États-Unis «suivent avec intérêt» cette ouverture. Et de conclure en qualifiant le royaume de «moteur de prospérité et de sécurité au Maghreb et dans le continent africain.»
s.k