Un avocat « humilié » dans un hôtel à cause de sa tenue: l’hôtel kantaoui bay steingerberger précise

Dans un article publié sur sa page officielle Facebook, intitulé « Requiem pour des vacances ratées », l’avocate et enseignante universitaire Dorra Fazaa, a fait part de la mésaventure qu’elle venait de vivre avec son mari,  maître Koutheir Bouallegue, secrétaire général de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, dans l’un des hôtels de Sousse.
Dorra Fazaa a indiqué qu’au moment de dîner, son mari a été empêché d’entrer au restaurant self service de l’hôtel  kantaoui bay steingerberger, l’ex-Imperial Marhaba, sous prétexte qu’il portait un Short Bermuda lui arrivant jusqu’aux genoux.  « Face à cette flagrante injustice raciste et discriminatoire on nous a informé que c’était le règlement« a-t-elle précisé.
Elle a ajouté qu’en refusant de se soumettre à cet ordre, ils ont eu affaire à la police et à un sous-directeur de l’hôtel avant de quitter les lieux.
Sauf que les choses ne se sont pas arrêtées là. En effet, le lendemain , un ami français et sa femme ont été empêchés de rentrer à l’hôtel sous prétexte que le client en question, qui est en l’occurrence son mari, est puni suite à l’affaire du Short.
Par ailleurs, l’avocate a indiqué que la chaîne d’hôtellerie  allemande Steigenberger qu’elle a contacté s’est abstenue de donner des précisions sur l’incident. « On a contacté la direction générale en Tunisie ainsi que la chaîne allemande Steigenberger, on n’a eu droit à aucun mot d’excuse, aucune réponse » a-t-elle affirmé.

La direction de l’hôtel kantaoui bay steingerberger précise

Pour sa part, Amine Ghachem, sous-directeur au dit hôtel, qui était présent au moment des faits, a indiqué à Réalités Online que le personnel de l’institution hôtelière n’a fait qu’appliquer la loi en vigueur qui exige une tenue correcte au restaurant pendant le dîner. Il a affirmé que ce règlement est respecté par la plupart des clients de l’hôtel y compris les touristes. « D’ailleurs on a mis à la disposition de nos clients des dizaines de pantalons en cas de besoin. C’est un règlement intérieur qui ne date pas de ce mois ni de cette année non plus. Nous travaillons ainsi depuis une quinzaine d’années. Les hôtels 5 étoiles exigent cela dès le check in. Des affiches ont été fixées à l’entrée du restaurant à cet effet. Il n’y avait eu aucun incident similaire auparavant. » a-t-il précisé.
Amine Ghachem a indiqué que l’avocat en question a refusé de se conformer aux mesures en vigueur s’introduisant dans le restaurant de force tout en menaçant le personnel en hurlant « Vous ne connaissez certainement pas qui je suis. Vous allez voir, je suis en mesure de vous ruiner tous. »
Le sous-directeur a ajouté qu’il a été agressé et traité de tous les noms en présence de plusieurs clients et employés de l’hôtel. « Il m’a insulté de tous les noms rien que pour me provoquer. Sa femme munie d’un téléphone portable, était en train de filmer ce qui se passait. Elle s’attendait à ce que je réagisse brutalement afin de mettre en ligne la vidéo et en faire tout un plat« .
Amine Ghachem a dans ce contexte affirmé que l’incident en question n’a rien à voir avec le racisme ni la discrimination comme le laisse entendre le couple d’avocats. « D’ailleurs certains touristes, se sont plaints de voir l’avocat s’introduire dans le restaurant en Short alors qu’ils étaient eux mêmes privés d’accès pour la même raison. » a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, le sous-directeur a indiqué que le couple en question a  fait le check-out lundi matin sans payer la facture de consommation dans l’un des bars de l’hôtel et dont le coût s’élève à 130 dinars. Il a ajouté que des poursuites judiciaires pourraient être intentées à l’encontre de l’avocat. « Les caméras de surveillance ont déjà tout filmé. » a-t-il précisé.
Joint au téléphone par Réalités Online, Mohamed Becheur Directeur général de l’Hôtel Steigenberger Kantaoui Bay s’est montré déçu du comportement irresponsable de certains clients d’hôtels qui cherchent la petite bête rien que pour susciter le buzz et la sympathie des gens. « L’affaire n’a rien à voir avec le racisme. Il s’agit d’un règlement intérieur qui concerne l’ensemble de la clientèle sans exception. Les tunisiens et les touristes sont traités dans nos hôtels de la même manière. Nous respectons notre clientèle quelles que soit leur origine. Il n y a pas de quoi sous-estimer les clients tunisiens au moment où ces derniers ont sauvé la saison touristique en 2016 et en 2017. On doit plutôt se montrer plus reconnaissants à leurs égards et non le contraire « a-t-il indiqué.

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