Depuis plusieurs jours, les journalistes et techniciens de Hannibal TV observent un sit-in et protestent contre la situation enchevêtrée de leur entreprise. Les journalistes n’ont d’ailleurs pas touché leurs salaires depuis 3 mois. Dans un post publié sur sa page Facebook, le chargé des affaires politiques de Nidaa Tounes, Borhen Bsaies, et ancien chroniqueur à ladite chaîne, s’est attardé sur l’inextricable enchevêtrement dans lequel se trouve la première chaîne privée en Tunisie. « Hannibal! ce n’est pas une simple histoire d’une chaîne télévisée. C’est aussi l’histoire d’un pays, d’une souveraineté aux quatre vents.
Ce qui se passe à Hannibal TV ce n’est pas un simple problème social que pourrait connaître une institution tunisienne comme toutes celles qui ont des difficultés financières dans un pays qui frôle presque le même sort politique que celui du Liban. La Tunisie s’est transformée volontairement et avec beaucoup de naïveté, et de nonchalance depuis 8 ans en une terre de conflits entre tous les courants politiques et les forces internationales. L’argent de tous ces courants circule librement dans une jeune démocratie en perte de sa souveraineté nationale. Les Turcs pro-Fethallah Gülen sont venus en Tunisie et ont mis la main sur la chaîne Hannibal, parmi tant d’entreprises qu’ils ont créé dans notre pays. Ils ont par ailleurs fait des partenariats tunisiens pour vitrines. Comme s’il n’était pas suffisant pour nous de voir la scène associative, partisane, médiatique et économique se transformant en une arène concurrentielle entre les Qataris, les Emiratis, où l’argent étranger coule avec « transparence » dans les comptes bancaires des associations, des partis et des médias, pour qu’on rajoute à notre malheur un conflit entre les pro-Gülen et les pro-Erdogan en terre tunisienne.
L’associé turc qui possède 49% des actions de la chaîne et qui est entré dans ce partenariat rien que pour ancrer le réseau de Gülen en Tunisie, a disparu et on a perdu tout contact avec lui, ce qui fait que les journalistes et les techniciens de la chaîne, n’ont aucune partie avec laquelle ils puissent négocier ou réclamer leurs droits…. »a-t-il écrit.