Intervenant mercredi 13 janvier dans l’émission « Tranquilla », sur Radio Med, Chaouki Gueddas, président de l’Instance nationale de protection des données personnelles (INPDP) a vivement condamné l’annonce, micro en main, des résultats des tests rapides au Covid-19 effectués à Jendouba par une personne appartenant au corps médical ou paramédical et qui citait publiquement les noms des personnes testées.
Dans une vidéo, on voit une personne crier solennellement dans un micro: « Monsieur X est négatif, il peut rentrer. Monsieur Y est positif, il reste ici ».
Gueddas a exprimé le regret de l’instance pour « la façon dont une personne portant des vêtements médicaux annonçait des données personnelles relatives aux tests rapides à l’aide d’un haut-parleur à Jendouba ».
» Ce qu’a fait cette personne dont nous ignorons l’identité ni à quel établissement il appartient est tout à la fois inacceptable, immoral et condamnable, martèle le président de l’INPDP. C’est de la mauvaise éducation et de l’irresponsabilité. Il est clair que le bonhomme ne mesurait pas la gravité de ce qu’il faisait à l’occasion. Ulcérés par ce qu’ils venaient de découvrir dans une vidéo publiée et partagée sur les réseaux sociaux, des gens nous ont contactés pour nous demander d’intervenir, ou du moins de condamner, ce que nous avons fait. Toutefois, sur facebook, on nous a critiqué. Certains nous ont conseillé de nous occuper de ce qu’ils qualifient de choses plus importantes. En fait, c’est toute une culture qui doit être installée dans notre pays: celle de l’importance et du caractère sacré des données personnelles. En tout cas, la justice doit intervenir, car notre instance n’a aucune autorité pour punir l’auteur de ce délit. Nous avons établi un constat. Malheureusement, nous n’avons pas le cadre juridique. L’Etat ne veut pas prendre en charge la protection des données personnelles. Et cela traine depuis des années déjà au niveau de l’assemblée des représentants du peuple. C’est vraiment devenu un casse-tête. L’acte de ce Monsieur-là constitue une violation éthique claire de la loi protégeant les données personnelles et punissant l’acte pénalement. La loi renvoie son auteur devant le procureur de la République dont il relève territorialement pour prendre les mesures nécessaires punissant le contrevenant et, surtout surtout, l’institution dont il relève ».
H.A.