A l’instar du Kram, des citoyens de Bizerte revendiquent un Fonds de la Zakat

Un nombre d’habitants à Bizerte ont revendiqué la création d’un Fonds Zakat dans leur région. C’est ce qu’a annoncé le maire de Bizerte, Kamel Ben Amara, ce jeudi 11 juin 2020.
Intervenant sur les ondes de Jawhara FM aujourd’hui, Ben Amara a précisé que les citoyens de Bizerte ont apprécié l’initiative controversée du maire du Kram, Fathi Laâyouni ayant crée, lui aussi, un fonds de la Zakat.
Et d’ajouter qu’il s’était informé sur le Fonds de Laâyouni et qu’il a vérifié la légalité de toutes les procédures. Il revient au Conseil municipal, par la suite, d’approuver ou pas la création de ce Fonds.
Notons qu’en vertu d’une ciruclaire émanant par le ministère des Affaires locales, le président d’une collectivité locale détient le droit de créer un compte courant postal consacré au dépôt des dons au profit de la collectivité conformément aux dispositions de l’article 138 du Code des Collectivités locales.
La décision d’ouverture de ce compte est prise par le président du Conseil municipal. La désignation du Fonds, ses sources de financement, ainsi que le but derrière sa création doivent, également, être rendus publics par le Conseil municipal.
Concernant Fathi Laâyouni, il avait, en effet, inauguré le 16 mai 2020 son Fonds de la Zakat (aumône islamique). Une première en Tunisie, ce fonds a été largement critiqué d’autant plus qu’une initiative pareille avait été rejetée.
Il s’agit d’un amendement proposé par Ennahdha relatif à la création d’un Fonds de la Zakat et qui avait été refusée lors de la plénière du 10 décembre 2019 par 93 députés.
L’Observatoire national de la défense du caractère civil de l’Etat (ONDCCE), la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) ainsi que le Parti destourien libre (PDL) se sont tous opposés à l’initiative de Fathi Laâyouni ayant jugé qu’elle violait la Constitution dans une tentative d’instrumentaliser les fondements de l’Etat moderne et civil.
Cependant, le ministre de la Santé et dirigeant d’Ennahdha, Abdellatif Mekki a, pour sa part, soutenu cette initiative ayant assuré que les municipalités avaient le droit de créer un tel fonds.
Réagissant à cela, Laâyouni a affirmé, dans une déclaration accordée à Réalités Online, que le Fonds de la Zakat est parfaitement légal indiquant qu’il sera géré dans la transparence puisqu’il sera contrôlé par le Cour des Comptes ainsi que par l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC). Le Fonds en question sera, également, versé aux recettes des finances afin de venir en aide aux démunies et aux nécessiteux.
Le maire du Kram avait depuis novembre 2019 annoncé le lancement d’un Fonds de la Zakat consacré aux services publics de la municipalité.
Il avait justifié sa décision par les dispositions de la Constitution qui incitent, selon ses dires, à se conformer aux règles et aux préceptes de la Chariâa islamique y compris la Zakat.
Il avait, par ailleurs, évoqué la loi organique n° 2018-29 du 9 mai 2018, relative au Code des collectivités locales, qui permet aux municipalités de créer des fonds spécifiques pour assurer des services publics aux citoyens.

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