Sihem Ben Sedrine crée, une fois encore, la polémique. La présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) a refusé d’appliquer la décision de justice portant sur la reprise de deux membres de l’Instance, Leila Bouguira et Mustapha Baâzaoui, de leurs fonctions. Pourtant, Ben Sedrine a été informée de la décision du Tribunal Administratif par huissier notaire.
Dans une déclaration au quotidien le Maghreb, Mustapha Baâzaoui a affirmé qu’il s’était déplacé au siège de l’IVD le 3 janvier courant. « Personne ne nous a empêchés d’entrer. Nous nous sommes alors dirigés vers le bureau de Sihem Ben Sedrine, qui a prétexté une réunion l’ayant empêchée de nous recevoir », raconte-t-il. Et d’ajouter : « Nous l’avons attendue mais sans espoir. Nous lui avons, par la suite, transmis un avertissement mais sans réponse. C’est une chose que nous considérons comme un refus d’appliquer la loi ».
Au-dessus des lois
La présidente de l’IVD semble avoir choisi le silence en guise de réponse à la décision de justice. Beaucoup de questions doivent être posées sur ses agissements. Se considère-t-elle au-dessus des lois ? À quoi rime son silence ? Reflète-t-il un rejet de la décision de justice, ou d’un refus de perdre une bataille engagée depuis août dernier contre Mustapha Baâzaoui et Lilia Bouguira?
À titre de rappel, Sihem Ben Sedrine, selon Bouguira et Baâzaoui, a empêché les deux membres de l’IVD de travailler et voulait les pousser à la démission. Elle avait même menacé de les exclure. Une chose pourtant inconcevable, étant donné que les deux membres étaient élus et non désignés.
Une nouvelle affaire d’abus de pouvoir s’ajoute à l’actif de la présidente de l’IVD qui n’a eu de cesse de créer la polémique depuis son arrivée à la tête de l’Instance. On se souvient encore de sa dernière prestation mémorable lors de son audition par la commission des droits, des libertés et des relations extérieures relevant de l’ARP, en novembre 2016. Elle s’était accrochée bec et ongles à une augmentation du budget de l’IVD, exigeant 27 millions de dinars, sans tenir compte de la situation dramatique des comptes publics qui a obligé l’État à revoir à la baisse le budget de la quasi totalité de ses institutions.
La présidente de l’IVD a des comptes à rendre.