Pour lire l’article de l’association I Watch au sujet des accusations qu’elle a fait circuler à l’encontre du ministre Kamel Ayadi, il faudra comprendre d’abord le positionnement que cette association cherche à avoir sur la scène nationale et la nature de ses relations avec le Gouvernement. D’abord, le rapport d’I Watch se présente comme un amalgame d’insinuations sans aucun chef d’accusation clair et précis sur un quelconque acte qui pourrait être classé comme étant de la corruption. Le rapport porte sur les activités associatives du ministre et surtout ses relations avec les organisations internationales qu’il représente en Tunisie. I Watch semble oublier que Kamel Ayadi possède à son actif 32 années d’exercice dans le secteur public, où il a assumé de hautes responsabilités de ministre, secrétaire d’Etat, PDG et haut commis de l’Etat durant ces années, durant lesquelles il a géré de grands projets et a été impliqué de plain pied dans la gestion publique. Apparemment I Watch n’a rien trouvé dans sa gestion publique pendant 32 ans, elle est allée donc fouiner dans ses activités associatives, pour trouver un semblant de soupçon portant sur une activité de formation organisée par le centre de la lutte contre la corruption qu’il préside. Si cette activité peut être considérée comme une corruption, on aimerait bien savoir qui est dans ce cas le corrupteur, qui est le corrompu et qui est la victime de cette corruption qui, normalement, doit porter plainte. I Watch ferait mieux d’investiguer sur des cas de corruption relative à la gestion publique, où l’argent du contribuable est en danger. On lui aurait ainsi donné un peu de crédit, mais vouloir occuper l’opinion publique et créer la buzz par une affaire qui relève de la relation d’un militant associatif, fut-il ministre, dans sa relation avec une organisation, de surcroit internationale, montre bien que ce qui est recherché à travers cette compagne, c’est plutôt la fonction du ministre et non pas l’affaire en elle-même, d’autant plus que l’activité de formation d’après le rapport remonte à Octobre 2012. Pourquoi a-t-elle attendu tout ce temps pour investiguer sur cette affaire ridicule. C’est clair qu’elle cherche à s’attaquer à un ministre pour décrédibiliser l’action gouvernementale, et se créer une sorte de légitimité. Ceci fait partie intégrante de la culture de Transparency International que I Watch représente en Tunisie. Ce qui l’intéresse c’est le bruit qu’elle peut faire et non pas la nature de l’affaire.
Cette compagne nous rappelle une compagne similaire que I Watch a organisée contre Mehdi Jomaa, lorsqu’il a décidé d’annuler l’organisation du congrès de Transparency International en 2012 en Tunisie, en raison du coût exorbitant (environ 10 Millions de Dinars ) que le gouvernement devait payer à Transparency International, et dont la part qui devait revenir à I Watch était de 20 % .Dans la déclaration qui est jointe à cet article , Anouar Ben Khélifa, à cette époque Secrétaire D’Etat chargé de la lutte contre la corruption, explique très bien les raisons de la campagne contre le Gouvernement. Pire encore, Transparency International, et sa filiale tunisienne I Watch n’ont pas restitué l’avance qui a été donnée par le Gouvernement Tunisien après l’annulation du congrès de TI, en dépit des lettres de rappel de Anouar Ben Khélifa. Cette avance s’élève à un Milliard de nos millimes. Un rapport de contrôle réalisé par le Contrôle Général des Finances établit tous ces faits. S’il y a un reproche à faire au ministre Kamel Ayadi et à l’Instance de Lutte Contre la Corruption, c’est bien celui de ne pas avoir ordonné une enquête sur cet argent public détourné par une organisation internationale et sa filiale en Tunisie I Watch.
Le courant ne passe plus depuis cette affaire entre le Gouvernement Tunisien et I Watch. Celle-ci n’a jamais raté une occasion pour fustiger l’action du gouvernement et le traiter de corrompu. Ce qui est bizarre c’est que le rapport de Transparency International auquel I Watch se réfère chaque fois pour parler de la corruption en Tunisie, classe notre pays dans une position meilleure que tous les pays d’Afrique du Nord et de la plus part des pays africains.
Depuis la création du ministère de la Fonction Publique de la Gouvernance et la Lutte Contre la Corruption, I Watch s’est déclaré tout de suite contre cette création et n’a même pas attendu quelques jours pour voir son action réelle sur le terrain. Lorsque ce ministère a lancé au mois de Mai dernier la campagne de contrôle de l’assiduité, I Watch a lancé une campagne similaire, mais agressive sous l’intitulé ‘’Hana Jayinkom’’. (Nous venons vous chercher). Cette campagne a été jugée excessive et vulgaire et a provoqué une réaction hostile de la part des agents publics qui se sont sentis diminués, alors que la campagne du ministère avait pour objectif de renforcer la culture du travail et d’orienter les comportements sans créer un rejet chez les fonctionnaires. La campagne de I Watch a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux de la part des fonctionnaires ainsi que de la part de l’Union Nationale du Service Public qui a dénoncé, dans un communiqué, la campagne de dénigrement orchestrée par I Watch contre les fonctionnaires. Certains, fonctionnaires sont allés jusqu’à promettre une correction physique aux membres de I Watch si ces derniers viendraient à leur rendre une visite de contrôle. Depuis le courant ne passe plus entre I Watch et le ministre qui s’est rangé du côté des fonctionnaires et a dénoncé à son tour la manière vulgaire et contre-productive de I Watch. Un autre fait important, au moment où le Gouvernement a adressé le projet de loi sur la protection des dénonciateurs à la Chambre des Députés après l’avoir présenté en CMR et devant les militants de la société civile, I Watch a sollicité une initiative législative de la part des députés pour présenter un projet de loi sur le même sujet. I Watch a espéré collecter 70 signatures pour présenter son projet, elle n’en a récolté que trois.
Dans ses apparitions télévisées, I Watch a toujours cherché à minimiser les actions engagées par le jeune ministère qui ont suscité un intérêt visible de la part de l’opinion publique, mais également de la part des associations de la société civile. Le ministère a présenté son plan d’action à deux reprises devant la chambre des Députés et devant un parterre de 70 associations agissant dans le domaine de la lutte contre la corruption. I Watch n’a pas daigné participer à cette journée pour discuter et approuver le plan d’action. On voit bien donc que le récent article de l’association I Watch n’est qu’une manœuvre de bas d’échelle pour porter préjudice à un ministre connu pour sa probité et son sérieux.Il s’agit d’une campagne tendancieuse et son timing n’est pas innocent ce qui lui ôte toute crédibilité.
I Watch a commis l’erreur fatale de piocher dans des semblants de soupçons, qui, à la limite relèvent de la relation d’un militant associatif avec une organisation internationale qui l’a choisi pour la représenter en Tunisie. I Watch ferait mieux de nous montrer sa corruption dans ses responsabilités publiques, soit en tant que ministre ou aussi dans ses responsabilités précédentes. Le fait de monter au créneau à ce moment précis montre bien ses intentions. Mais ce faisant elle tombe dans le ridicule. On aimerait bien que le ministre Ayadi publie les comptes de l’association qu’il préside et que I Watch fasse autant , et tout le monde va découvrir la vérité et faire la différence entre une association de jeunes assise sur une fortune et une association qui gère des miettes. Le ministre a, en quelque sorte, bien fait d’observer le silence face à cette campagne de dénigrement.
Il est, certes, évident que, face aux idiots rien ne vaut le silence et face aux imbéciles il faut de la patience.