A Sidi Bouzid: Kaïs Saïed livre quelques détails de sa feuille de route

En visite inopinée à Sidi Bouzid lundi soir 20 septembre, le président de la République Kaïs Saïed a prononcé un discours devant le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid où il a tracé une feuille de route pour l’avenir.
Les présents ont d’abord scandé le slogan « Achaab yourid hall al barlamen » (Le peuple veut la dissolution du Parlement).
Ensuite, le chef de l’Etat a assuré dans son discours que la question n’est pas celle de la composition du gouvernement, mais plutôt d’un système garantissant les aspirations du peuple.
Saïed a souligné qu’il va rester fidèle à ses promesses, rappelant sa conférence donnée en 2011 à Sidi Bouzid même.
« Je viens ici avec le même slogan « Achaab Yourid » (Le peuple veut), a-t-il martelé. Nous ne renoncerons jamais à notre défi qu’une fois victorieux. Des gens veulent créer de toute pièce la crise, mais nous serons plus déterminés à relever le défi. Ils cherchent à installer l’anarchie, le doute, mais ils ne réussiront pas. Je dois reconnaitre que je m’attendais un peu à cela: que certaines gens aient pour objectif de frapper le peuple et toute voix libre, et de phagocyter la révolution du 17 décembre, sachant que le 14 janvier, on a tué la révolution. Viendra le jour où je dirais la vérité, la vérité entière. Jusque-là, le devoir de réserve m’empêchait de le dire. Et vous serez alors fiers des décisions que j’ai prises. J’ai respecté le texte de la Constitution en décrétant les mesures exceptionnelles. Il y a ceux qui ont dépensé des milliards pour diffamer notre pays, ou même pour assassiner. Le danger existe, et je ne peux pas laisser le pays tel un jouet entre les mains des conspirationnistes. Il y a des corrompus qui ont ramassé les validations par l’argent. D’autres étaient des indicateurs. L’article d’un projet de loi était vendu au parlement à 150 mille dinars. C’est une évolution d’un vol à l’autre, d’une corruption à l’autre, pas de la prétendue transition démocratique. Il a fallu aller à l’article 80 de la Constitution. Nous aurions pu aller encore plus loin, mais nous avons préféré agir selon la loi. Nos fusées « règlementaires » se trouvent toujours prêtes à les frapper. Le mois dernier, après une visite dans des hôpitaux à Gafsa, nous avons réussi à fournir les vaccins et l’oxygène médical. Regardez comment ils changent de position et de couleur politique. J’ai pris le temps pour distinguer les vrais nationalistes de ceux qui ont vendu leur pays. J’ai pris le temps afin que tombent les masques. Ils attendaient un poste, une responsabilité. J’ai pris les décisions exceptionnelles du 25 juillet pour sauver la patrie. Viendra le jour où je parlerai par les chiffres de ces traitres qui ont vendu leur pays. Je ne porterai aucune plainte contre quiconque parce que c’est l’affaire du peuple. Avez-vous besoin d’un gouvernement ou de gens qui pillent les ressources du pays ? Je peux vous garantir que nous ne reviendrons pas à l’avant-25 Juillet. En l’espace de trois semaines, nous avons assuré les vaccins et tout ce qu’il faut pour circonscrire le coronavirus. Nous allons bientôt atteindre cinq millions de vaccinés. Les hôpitaux doivent être construits à Sidi Bouzid, à Jelma… »
* »J’ai pris le temps afin que les masques tombent »
Kaïs Saïed a par ailleurs souligné que les décisions exceptionnelles vont continuer, accompagnées par des mesures de transition.
« Il y aura également une nouvelle loi électorale, a-t-il relevé. J’ai pris les décisions exceptionnelles tout seul parce que je sais ce que disent les gens ici et là. Les droits et libertés stipulées par la Constitution seront garanties. Je demanderai aux diffamateurs: comment un coup d’Etat peut-il se faire avec la Constitution ? Pourtant, malgré leur manque de respect des autres, je n’ai porté aucune plainte. Nous sommes à une phase révolutionnaire de correction. Le parlement a longtemps été un marché où on vend les voix. Le slogan brandi à Sidi Bouzid, à Menzel Bouzayène, à Meknassi… va se réaliser. Ils en sont arrivés même à prétendre que le président est prisonnier. Mais je suis devant vous, libre de mes mouvements. Ils sont malades, même tous les vaccins ne pourront pas les guérir. Je suis venu ici pour apporter ces mises au point, et pour rappeler que la Constitution garantit la voix du peuple », conclut Kaïs Saïed.
H.A.

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