L’ordre du jour du Conseil de la Choura d’Ennahdha du samedi 6 octobre 2018 a été très commenté, compte tenu du contexte politique tendu et des récentes révélations du collectif de défense des martyrs sur la présumée implication du parti dans les assassinats politiques. A la sortie du Conseil, son président, Abdelkarim Harouni, a affirmé qu’Ennahdha tend la main au Front Populaire pour coopérer, « exactement comme cela a été fait pour la formation des conseils municipaux », selon ses dires.
Dans une déclaration aux médias, Harouni a appelé le Front Populaire à éviter la confrontation. « Les programmes électoraux basés sur la lutte contre Ennahdha n’ont donné aucun résultat », a-t-il souligné, ajoutant que le Front serait le plus grand perdant dans le cas où il poursuivait sa politique de confrontation et de division.
La tension a atteint son paroxysme entre Ennahdha et le Front depuis la conférence de mardi 2 octobre 2018 organisée par le collectif de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi. Les accusations et les déclarations, parfois virulentes, visant Ennahdha ont été nombreuses. De son côté, le parti de Rached Ghannouchi continue de démentir les accusations dont il fait l’objet. Certains observateurs, par ailleurs, se posent des questions sur le timing des révélations qui ont été faites, selon eux, à l’approche des échéances électorales.