Un calme précaire règne sur la scène politique depuis les débats houleux qui ont suivi l’adoption du projet de loi sur la réconciliation administrative. La question a été remise au goût du jour par Abdelkarim Harouni, président du Conseil de la Choura d’Ennahdha, qui s’est exprimé dans une déclaration à l’agence TAP en marge du 15ème Conseil de La Choura. « Nous sommes favorables à une réconciliation globale », a-t-il assuré, considérant que cette réconciliation constitue un moyen de mettre fin aux divisions entre les tunisiens et aux violations de leurs droits.
Le texte, poursuit-il, donnera l’occasion à ceux qui le souhaitent d’agir dans cette nouvelle étape vécue par la Tunisie. « Ennahdha est contre l’exclusion politique. C’est une punition collective qui entraîne le pays dans la division », soutient-il. Il s’agit, selon Abdelkarim Harouni, de la position d’Ennahdha par rapport à un texte très discuté – parfois violemment -, ayant suscité de vifs débats avant son adoption, y compris au sein d’Ennahdha – on se souvient encore de la position de Mohamed Ben Salem, député d’Ennahdha ayant voté contre le texte -.
Malgré ces différences, Abdelkarim Harouni souligne que le parti se conforme aux décisions de ses structures « élues ». Il revient, d’autre part, sur la question du changement du régime politique, une idée notamment véhiculée par les nidaïstes. Le président du Conseil de La Choura déclare que le régime actuel garantit le pluralisme politique et garantit l’existence des petits partis. Il est également garant de l’équilibre entre les trois pouvoirs. « Il ne faut pas se précipiter dans le traitement de cette question », recommande-t-il, soulignant que le régime actuel nécessite, pour commencer, une évaluation. Un régime qui, selon Harouni, n’a pas encore achevé la construction de la totalité de ses institutions. « Un dialogue national s’impose », précise-t-il.
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