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Le dirigeant démissionnaire du mouvement Ennahdha et ancien ministre de la Santé, Abdellatif Mekki n’a pas exclu qu’il puisse dans l’avenir fonder un nouveau parti.
Interrogé par radio IFM ce jeudi 7 octobre s’il envisageait de mettre sur pied un nouveau parti politique, il a répondu: « Why not ? (Pourquoi pas ?) ».
« Autrement, je n’ai aucune relation avec le parti Essaâda. J’ai été invité une fois avec le député Safi Saïd pour un débat sur la question palestinienne organisé par ce nouveau parti. C’est tout ce qu’il y a eu », a-t-il précisé.
Commentant l’hypothèse de l’invalidation des listes électorales d’Ennahdha suite à la révélation par la justice de financements occultes étrangers touchant le mouvement islamiste, Mekki a observé « qu’il y a plusieurs affaires politiques importantes qui se sont développées de façon insupportable sans avoir été résolues, à l’instar de l’affaire Mnihla qui a vu des terroristes exécutés. Il faut laisser le pouvoir judiciaire exercer sans pressions. Je n’ai d’ailleurs aucun problème si la loi est appliquée, à condition de garantir les conditions de la justice et de l’intégrité. »
Abordant la situation intérieure chaotique d’Ennahdha, Mekki a rappelé que « son président Rached Ghannouchi a longtemps refusé de fixer une date pour le congrès alors que son mandat a légalement pris fin depuis le mois de mai 2020. Il a toujours dit qu’il voulait un bureau exécutif en harmonie avec ses idées. Mais voilà où cela nous a conduit. Il n’a pas permis l’émergence d’une nouvelle classe politique au sein du parti, ce qui est un délit éthique et politique. Certains se posent la question de savoir si Ennahdha va mourir et disparaitre. Je crois que sa mort ne peut venir que de l’intérieur par des erreurs politiques commises par ses enfants. Zine El Abidine Ben Ali a cherché à en finir, mais il n’y a pas réussi. En tout cas, Ennahdha a encore un rôle à jouer ».
* »Voici pourquoi Bouden ne va pas réussir »
« Maintenant, on en est au point où l’on se demande laquelle précèdera l’autre en Tunisie: la faillite économique ou la dictature, observe Abdellatif Mekki. Au fait, il y a cinq ou six personnes qui sont responsables de la situation ayant conduit notre pays au 25 juillet: Rached Ghannouchi, Kaïs Saïed, Abir Moussi et quelques députés. Maintenant, Saïed veut un gouvernement de main qui exécute ses instructions, et c’est pourquoi j’ai dit que Najla Bouden ne va pas réussir.«
Enfin, Mekki a révélé qu’il y a une personnalité diplomatique égyptienne résidant en permanence en Tunisie qui prétend à chaque occasion que l’Egypte contrôle et conduit la politique générale de la Tunisie, et il se flatte en disant cela. « L’affaire est gênante, et les autorités sécuritaires doivent intervenir pour mettre un terme à cet état de fait« , conclut le politicien ex-nahdhaoui.
H.A.