Face à la dégradation de l’environnement, l’urgence est de mise. En Tunisie, les conséquences des changements climatiques s’observent chaque : manque de pluie ou encore douceur exceptionnelle pour la saison. Que faire pour faire face à ce phénomène ? Qu’en est-il de nos déchets et, surtout, de nos déchets en plastiques ? Toutes ces questions ont été abordées avec le président de l’Association Tunisie Écologie, Abdelmajid Dabbar, avec lequel Wanas Ayach, stagiaire chez Réalités Online, s’est entretenue.
Que veut dire « être écolo » aujourd’hui ?
« Être écolo », c’est réussir à convaincre nos concitoyens de la nécessité de préserver les écosystèmes de la Terre (mer, forêt, etc). Nous enregistrons énormément d’atteintes à l’environnement. A titre d’exemple, les plages tunisiennes sont les cibles des constructions anarchiques. Sur un autre plan, on assiste à une montée inquiétante de la déforestation, et ce à cause des incendies et l’abattage anarchiques des arbres. La mer, pour sa part, est polluée à cause, notamment, des rejets des usines qui s’implantent sur les côtes. Elle reçoit, aussi, l’eau polluée des fleuves qui regorgent, pour certains, de produits dangereux déversés volontairement par des usines. Ensuite, nous subissons l’épuisement des nappes phréatiques. Autre phénomène à souligner : la surpêche et la pêche anarchique qui ne font qu’épuiser nos ressources halieutiques et détruire le fond marin. Ce dernier représente l’habitat des poissons. De ce fait, nous devons faire preuve de responsabilité, « être écolo » afin de préserver nos ressources et protéger l’environnement. De fait, notre écosystème est devenu très fragile. Dans ce cadre, des actions doivent être menées. Médias et associations doivent sensibiliser les citoyens et les informer sur les dangers qui pèsent sur notre planète.
On entend de plus en plus souvent parler de la surpêche et de la pêche illégale, ainsi que de la pollution au large. Quels sont ces phénomènes ? Représentent-ils une menace pour la Tunisie ?
Les problèmes de la pollution au large ne sont pas nouveaux en Tunisie. Nous les constatons au lac de Bizerte : il existe beaucoup d’atteinte à l’environnement à cause des unités de production industrielle. C’est valable aussi pour le Golfe de Tunis, Monastir, Sfax, Skhira et Gabès. Ces installations utilisent beaucoup de produits toxiques, ce qui pollue la mer et le large de la mer. Ici on peut dire que chaque région a sa pollution spécifique. Ainsi que le ministre de la santé, d’après son rapport publié en Avril dernier, a annoncé que la Tunisie compte 19 plages impropres à la baignade et que ces plages sont situées dans six gouvernorats (Bizerte, Ariana, Tunis, Ben Arous, Nabeul, Sousse, Sfax et Gabès), vu que les degrés de la pollution ont dépassé les normes internationales. Cette pollution est causée principalement par les unités de production qui avouent qu’elles sont des pollueurs (d’après les études d’impact sur l’environnement exigées par l’ANPE, l’Agence National de la Protection de l’Environnement, avant d’avoir l’agrément). « Les pénalités payées par ces unités, suite aux constations par procès-verbaux, de lourdes pénalités sont payées par les usines pollueuses, ne sont pas la solution, des vrais solutions sont à trouver et à respecter pour lutter contre les pollutions et leurs sources ».
20% de la totalité des déchets plastiques produits en Tunisie sont rejetés dans la Nature, que suggéreriez-vous pour mieux sensibiliser les gens à l’environnement ?
De notre part, nous avons fait il y’a trois ans un groupe nommé « contre le plastique en Tunisie», nous étions nombreux, dépassant les 9700 membres. Nous avons fait des Compagnes de sensibilisation éveillant les tunisiens aux enjeux environnementaux et aux dangers des plastiques, nous nous sommes même réunis avec le Monsieur le ministre de l’environnement pour adopter notre projet qui vise à diminuer nos consommations des plastiques afin d’interdire l’utilisation des sachets en plastique dans les grandes surfaces. Il était prévu que cette initiative sera faite sur des étapes, la première étape s’agit de la sensibilisation, après la diminution et puis on doit trouver l’alternative de cette matière.
Notre deuxième projet appelé « Plastique en Mer la solution est sur Terre » sera exécuté sur 18 mois à partir du mois de juin 2020 sur les 13 gouvernorats ouvrant sur la Méditerranée, avec la Collaboration des Municipalités, du Ministère des Collectivités Locales, du Ministère de l’Environnement, de L’ANGED, du l’INSTM, des Scouts Tunisiens et les jeunes de notre Association Tunisie Écologie.
Quoi dire aux gens qui font des gestes pour l’environnement chaque jour, alors que le problème est planétaire ? Et est-il déjà trop tard pour sauver nos plages et nos sources ?
Chacun se son côté et de sa communauté, doit être responsable et doit sauver son environnement et préserver ses ressources, chacun doit sensibiliser les gens à ne pas agresser la nature en général. Ce n’est jamais trop tard pour agir, nous sommes la dernière génération qui peut agir et changer. Si nous n’arrivons à changer positivement les donnes, nous devons arriver à retarder les effets cette pollution pour la préservation de notre patrimoine naturel.
Propos recueillis par Wanas Ayach (Stagiaire)