L’avocat et membre du collectif de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi a appelé à la réouverture du dossier de Mustapha Khedher selon les procédures contenues dans le code des procédures pénales affirmant qu’aucune n’a été livrée à la justice à ce sujet.
Invité de Midi Show sur Mosaïque fm ce mardi 13 novembre 2018, Laouini a affirmé que 10 boites d’archives ont été détruites de la saisie préliminaire. Les éléments de cette saisie ont été trouvés chez Mustapha Khedher lors de son arrestation.
« L’unité nationale de lutte contre le terrorisme avait établi un PV indiquant 14 boites d’archives, quatre seulement ont été transmises au juge d’instruction. 30 documents témoins ont été choisis, dont deux ont disparu alors qu’ils s’agit d’aveux de Mustapha Khedher écrite par lui-même », a-t-il fait savoir..
L’avocat ajoute que le ministère public en charge du dossier à l’époque a dévié les procédures et tenté de camoufler la vérité. Laouini renouvellera l’appel du comité de défenses des deux martyrs d’ajouter ce dossier comme étant un des éléments de l’affaire de l’assassinat de Mohamed Brahmi après la saisie effectuée par le juge d’instruction du contenu de la chambre noire au ministère de l’intérieur.
Il a assuré que le juge d’instruction s’est déplacé au ministère de l’intérieur à la demande du comité de défense alors que cette demande aurait dû émaner du ministère public qui s’est abstenue de demander quoi que ce soit au juge d’instruction qui pouvait aider à dévoiler la vérité sur cette affaire.
Ces documents, précise-t-il, indiquent l’existence de points de rencontre entre Mustapha Khedher et Aboubaker Al Hakim l’exécutant de l’assassinat de feu Mohamed Brahmi, ajoutant que tous les numéros de téléphones d’Al Hakim se trouvent chez Khedher.
Abdennaceur accusera dans ce contexte le juge d’instruction en charge de l’affaire en 2013 d’avoir refusé d’interroger la propriétaire de la maison où a été arrêté Mustapha Khedher et qui avait fourni au comité de défense des informations sur les voitures qui ont transporté les objets saisis vers une destination inconnue ajoutant que le juge d’instruction a menacé de l’arrêter mais n’a jamais voulu écouter son témoignage alors qu’il s’agit d’un témoin principal dans l’affaire de Khedher. Ce juge ne voulait pas élargir le champ de l’enquête, selon Abdennaceur.
L’avocat rappellera que le ministère de l’intérieur avait démenti l’existence d’une chambre noire, mais avait ouvert une enquête administrative comment l’information a été fuitée et comment est-elle parvenue au comité de défense.
Il a souligné, d’autre part que, cette chambre est restée en dehors du système de documentation du ministère de l’intérieur. En 2016, le directeur général de la sûreté nationale, Abderrahmène Ben Haj Ali à l’époque, avait demandé d’inventorier les documents qui se trouvaient à l’intérieur de cette chambre ajoutant qu’au cours de la période 2013-2016 le ministère de l’intérieur cachait des documents sur une affaire de meurtre, selon ce qu’il a déclaré à Mosaïque fm.
Laouini affirme que les archives et documents du ministères ont été volés pour être ensuite détruits afin qu’ils ne parviennent pas à la justice et qu’ils soient dévoilés.
Abdennaceur Laouini ne s’est pas privé d’appeler Ennahdha de dévoiler la vérité et de ne pas continuer dans ce qu’il a appelé « le déni maladif », poursuivant dans ce sens « qu’Ennahdha dise la vérité et nous lui pardonnerons, pourquoi cette dénégation maladive… soyons franc devant les tunisiens. Le déni signifie l’intention de poursuivre sur cette voie« , précise-t-il pour conclure que le dirigeant d’Ennahdha, Noureddine Bhiri, quand il était ministre et après avec son influence à l’intérieur du ministère était chargé de couvrir ce dossier ainsi que trois autres dont celui de l’ambassade américaine et celui de l’envoi des jeunes dans les zones de conflits, selon ce qu’il a assuré.