Le fondateur et ancien dirigeant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, a posé un geste qualifié d’historique par Ankara en appelant, ce jeudi 27 février, les militants de son mouvement à déposer les armes et en annonçant la dissolution du PKK. Cet acte marque un tournant significatif après quatre décennies de conflit armé entre le PKK et l’État turc, qui a fait des milliers de victimes et alimenté des tensions régionales persistantes.
Dans un message lu par des députés kurdes lors d’une visite à sa prison sur l’île d’Imrali, située en mer de Marmara près d’Istanbul, Öcalan a déclaré : « Tous les groupes doivent renoncer à la lutte armée et le PKK doit se dissoudre. » Ce message a été transmis alors qu’Öcalan, figure emblématique de la cause kurde, est détenu à l’isolement depuis 26 ans. Son appel à la dissolution du PKK et à l’abandon de la lutte armée a été accueilli avec un mélange de surprise et d’espoir, tant en Turquie qu’à l’international.
La Turquie, qui considère le PKK comme une organisation terroriste, a salué cette annonce comme une étape cruciale vers la paix. Un panneau affichant les mots « Appel à la paix et à une société démocratique – Abdullah Öcalan – 27 février 2025 – Imrali » a été dévoilé devant des centaines de journalistes réunis pour l’occasion, symbolisant l’importance de ce moment. Pour Ankara, cette déclaration représente une opportunité de tourner la page sur des décennies de violence et d’ouvrir la voie à une résolution politique de la question kurde.
Parmi les soutiens de cet appel figure Nechirvan Barzani, président de la région autonome du Kurdistan irakien, qui a salué la décision d’Öcalan et encouragé le PKK à y répondre favorablement. « Nous accueillons chaleureusement le message d’Öcalan (…) et appelons le PKK à s’y conformer et à le mettre en œuvre », a-t-il déclaré. Barzani a également réaffirmé le soutien total du Kurdistan irakien au processus de paix, soulignant l’importance de cette initiative pour la stabilité régionale.
Cependant, malgré l’optimisme suscité par cette annonce, des questions subsistent quant à la réaction des militants du PKK et à la manière dont cette dissolution sera mise en œuvre sur le terrain.
Il convient de rappeler que le PKK, fondé en 1978, a mené une lutte armée contre l’État turc pour revendiquer les droits politiques et culturels des Kurdes, une minorité ethnique représentant environ 15 à 20 % de la population turque.
(Avec agences)