Abid Briki : « Lotfi Braham écarté pour satisfaire Ennahdha »

Toujours pas d’explications officielles et concrètes sur le limogeage de Lotfi Braham du ministère de l’Intérieur. Certains y voient un véritable jeu politique, à l’instar de l’ancien ministre de la Fonction Publique et le chef du parti Tounes Ila Alamam, Abid Briki.
« La Tunisie est incapable de supporter un remaniement de la sorte dans un contexte marqué par une crise sociale, une lutte pour le pouvoir et la présence d’un ennemi qui nous guette dans les montagnes », a-t-il déclaré à Réalités Online ce mercredi 6 juin 2018, ajoutant que la décision du Chef du gouvernement, Youssef Chahed, constitue un « faux pas ».
Il ne s’agit pas de discuter les points négatifs du bilan de Lotfti Braham selon Abid Briki. Si tel était le cas, poursuit-il, il y aurait certainement des choses à aborder. Cependant, la véritable problématique est toute autre d’après l’ancien ministre : le remaniement à la tête du ministère de l’Intérieur a été décidé dans un contexte difficile. « Nous espérons qu’il n’y aura pas de conséquences sur la situation sécuritaire du pays », a-t-il dit.

« Un nouveau paysage politique basé sur la lutte pour le pouvoir »
Pour Abid Briki, le limogeage du ministre de l’Intérieur s’inscrit dans l’optique d’un nouveau paysage politique, basé sur les alliances tant recherchées par le Chef du gouvernement. « Youssef Chahed a choisi sa voie et ses alliances. D’ailleurs, il s’est adressé aux anciens nidaïstes lors de son dernier discours. Ce qu’il faut rappeler, c’est que Nidaa Tounes a été fondé pour contrer Ennahdha et ses alliés. A qui va-t-il faire face à présent ? Ce n’est pas contre Ennahdha en tout cas », a-t-il noté.
Les prochaines cibles de Nidaa Tounes, selon l’ancien ministre, sont tous ceux qui se dressent devant les réformes voulues par Youssef Chahed et le Fonds Monétaire International (FMI). De ce fait, poursuit-il, il est possible de voir le limogeage de Lotfi Braham sous cet angle.
Autre point soulevé par Abid Briki relatif au jeu politique. « C’est Mohamed Ben Salem [député d’Ennahdha] qui a appelé au départ de Lotfi Braham. Ainsi, l’éviction du ministre constituerait une manière de satisfaire Ennahdha, mais il semble que l’on continue à oublier que la Tunisie ne peut plus supporter cela », a-t-il encore expliqué.

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