Fidèle à elle-même, Abir Moussi n’a pas ménagé le pouvoir en place dans son intervention lors de La Matinale de Shems FM de ce vendredi 5 mai 2017. La présidente du parti Destourien Libre a souligné la nécessité de changer de régime politique avant les prochaines élections de 2019. « Ce n’est pas le bon régime. Si on le garde, le pays restera là où il est aujourd’hui », déclare-t-elle, appelant à la mise en place d’un « régime clair », où « ceux qui gouverneront disposeront des mécanismes nécessaires pour exercer le pouvoir et pour être contrôlés ».
Interrogée, par la suite, sur l’Instance Vérité Dignité (IVD), la présidente du parti Destourien Libre affirme qu’il s’agit de l’instance « la plus corrompue en Tunisie ». « Elle n’existe que pour assouvir la soif de ceux qui cherchent la vengeance et le règlement de compte », lance Abir Moussi. Toujours sur le plan politique, elle est revenue sur le projet de loi sur la réconciliation économique chèrement défendu par la présidence de la République et rejeté par la société civile et plusieurs personnalités politiques. « Il existe des dispositions dans le texte qui ne sont pas conformes aux conventions internationales. Les juristes de la société civile doivent étudier le texte de plus près », déclare-t-elle, et d’enchaîner : « certains partis revendiquant la non-conformité du projet de loi aux normes constitutionnelles en profitent pour se blanchir. Plus encore : plusieurs députés nous ont affirmé qu’ils n’ont pas encore eu accès au texte ».
Par ailleurs, Abir Moussi a réagi sur le remaniement ministériel imprévu du dimanche 30 avril dernier, affirmant qu’il « ne changera rien ». « Il faut plutôt changer la nature du régime politique et amender la constitution. Nous sommes dans l’erreur depuis 2011. Le pays est ruiné par les pratiques politiques actuelles et les négociations consensuelles », souligne la présidente du parti Destourien Libre.
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