Abir Moussi: « Le rapport de la Colibe légitime la polygamie » !

La présidente du parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a lors d’une conférence de presse tenue ce samedi 11 août 2018 commencé par critiquer le fait que la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe) ait écarté le parti destourien libre et ne l’a pas consulté, appelant le Président de la République, Béji Caïd Essebsi à ne pas adopter le rapport de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe) et de recourir au modèle bourguibiste qui croyait en la modernité et qui prenait surtout en considération la spécificité de la société tunisienne.
D’ailleurs, Abir Moussi a critiqué le choix de Béji Caïd Essebsi des membres qui composent la Colibe qu’elle a qualifié de « pas très spéciaux« , précisant que le Président de la République n’a aucunement expliqué les raisons pour lesquelles il avait choisi ces membres là et pas d’autres. Pour Abir Moussi ces derniers ne représentent en aucun cas toutes les catégories et classes de la société tunisienne. Chose qui explique pourquoi leur rapport a divisé le pays et a créé une forte polémique a-t-elle estimé affirmant que ce rapport a permis aux extrémistes de revenir sur le devant de la scène. Sur ce sujet, Abir Moussi a critiqué la position des partis politiques qui, selon ses dires, craignent d’exprimer honnêtement leur avis pour ne pas se faire taxer de rétrogrades.
La  présidente du parti destourien libre a poursuivi pour dire que le rapport de la Colibe ne sert pas l’intérêt de la femme tunisienne qui selon elle a été manipulée en 2014 et continue à l’être avec la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe), indiquant que cette commission n’a pas été créée pour les beaux yeux de la femme et la famille tunisiennes mais pour répondre aux demandes et exigences internationales. Celle-ci a été créée suite aux décisions qui ont été prises par le gouvernement de transition de 2011 et aux exigences du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, a-t-elle précisé.
Concernant les articles proposés dans le rapport, Abir Moussi a indiqué que le rapport comporte plusieurs lacunes ainsi que des points flous incompatibles avec les textes de loi et la constitution. Le rapport a été écrit à la va vite sans réelle réflexion, a-t-elle déclaré prenant à titre d’exemple le point traitant du racisme et de la discrimination indiquant que ce point appelle à la punition des citoyens qui se moqueront de votre âge, de votre coupe de cheveux, de votre endroit d’habitation ou même de votre grossesse. Des points farfelus et inacceptables  qui selon le rapport de la Colibe permettent de criminaliser le citoyen tunisien qui pourrait être passible de payer une amende d’une valeur de 5 mille dinars,  encourir une peine de prison de deux ans,  perdre son travail et ne plus pouvoir exercer son droit de vote.
Abir Moussi a également souligné qu’il existe des propositions nuisant aux acquis de la femme tunisienne mentionnés dans le journal officiel de la République tunisienne (JORT).
Dans ce contexte, la présidente du parti PDL a précisé que le rapport de la Colibe privera la femme tunisienne de son droit à la pension, celle-ci ne pourra bénéficier d’une pension que lorsqu’elle prouvera qu’elle en a vraiment besoin.
Par ailleurs, elle a affirmé que ce rapport donnait le droit à l’enfant illégitime d’hériter ce qui, selon elle, légitimait implicitement la polygamie.

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