Le premier président de la République islamique d’Iran, Abolhassan Bani Sadr, est mort samedi à Paris à l’âge de 88 ans, a annoncé l’agence de presse officielle iranienne, IRNA. Il s’est éteint à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, « à la suite d’une longue maladie ».
Né en 1933 à Hamadhan, au sud-ouest de Téhéran, ce fils d’imam faisait partie de l’opposition au régime du Chah d’Iran, ce qui lui a valu un premier exil en France en 1963. C’est là qu’il a accueilli l’imam Khomeiny, expulsé d’Iran en 1978, dont il est devenu un proche conseiller. A la chute du Chah d’Iran, en février 1979, les deux hommes reviennent ensemble à Téhéran.
Abolhassan Bani Sadr devient le premier président de la République islamique d’Iran, le 28 janvier 1980, après avoir été élu avec 75 % des voix. Mais cet homme politique modéré s’oppose aux religieux les plus radicaux, et, lâché par Khomeiny, il finit par être destitué dix-sept mois plus tard par le Parlement iranien et par devoir quitter son pays.
En Iran, l’annonce de son décès a été accompagnée de nombreuses critiques de la presse ultraconservatrice, qui le considère comme un ennemi. « Au cours des quarante dernières années, Bani Sadr a été actif contre la nation iranienne », affirme l’agence de presse FARS, alors que le quotidien Javan estime que l’ancien président « collaborait avec les opposants en France contre le peuple iranien ces dernières années ».
Réfugié politique en France depuis 1981, M. Bani Sadr habitait à Versailles, en région parisienne, depuis mai 1984, sous une protection policière constante, après avoir résidé à Auvers-sur-Oise et Cachan, deux autres banlieues proches de Paris.
(Le Monde)