Un accord a été signé, mercredi 7 décembre 2016, entre le gouvernement d’union nationale et l’Union Générale Tunisienne du Travail, d’où l’annulation de la grève du secteur public prévue pour ce jeudi 8 décembre 2016.
Une bonne nouvelle n’arrivant pas seule, même la grève annoncée dans le secteur privé a été annulée.
L’accord gouvernement-UGTT a été le résultat de plusieurs réunions de négociations entre les deux parties, dont la dernière s’est tenue, mercredi, au cours de laquelle le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a salué l’UGTT pour sa réactivité positive durant le dialogue.
L’accord conclu entre les deux parties renferme huit points qui sont les suivants:
-Application de l’accord conclu entre le gouvernement et l’UGTT à partir de 2017.
-Versement de 50% des majorations au titre de 2017 entre janvier et novembre 2017 et la majoration sera versée en entier au mois de décembre 2017.
-Versement de 50% de la prime spécifique à partir du mois d’avril 2017 et jusqu’au mois de novembre de la même année. Cette prime sera versée dans sa globalité au mois de décembre 2017.
-Versement de 44% des majorations (générales et spécifiques) durant les mois de janvier, février et Mars 2018.
-Versement des primes des instituteurs et des enseignants du secondaire telle que la prime de rentrée scolaire et le paiement des frais de correction des examens avant le 12 décembre 2016.
-Révision du barême des impôts en se basant sur le principe de la justice et de l’équité fiscales.
-Démarrage des prochaines négociations sociales à partir d’avril 2018.
Suite à cet accord résultant d’un dialogue fructueux entre le gouvernement et l’UGTT, la tension sociale est calmée et le secteur public est désormais en paix. Cependant, il ne faut pas négliger un élément phare qui devrait être pris en considération, la position du FMI par rapport à cet accord.
Hassine Dimassi, ancien ministre des finances, a soulevé ce point dans une déclaration à Alcharaa al-Magharibi, et a affirmé qu’il avait reçu des échos sur le refus de cet accord par le FMI. Cela engendrerait, certes, l’annulation du versement de la tranche du crédit prévue pour le budget de 2017. L’une des directives du FMI étant de reporter les augmentations salariales jusqu’à 2018 pour que ce versement ait lieu. Cette pression exercée par le FMI a été critiquée par plusieurs parties, considérant que c’est une politique visant à provoquer la tension sociale et à fermer les portes du dialogue entre le gouvernement et les différents partenaires sociaux.
Officiellement, le FMI n’a pas encore réagi ni exprimé un quelconque mécontentement à l’égard de cet accord. L’annulation de la tranche du crédit programmée pour 2017 reste d’actualité. Peut-on, en contre partie, compter sur les crédits et les dons promis par les pays participants à « Tunisia 2020 »?
Attendons pour voir.
A.T