L’expert économique, Moez Joudi, a décidé de porter plainte contre le quotidien Al-Chourouk. « J’ai été surpris en lisant le journal aujourd’hui : j’ai trouvé mon nom dans une affaire rocambolesque d’espionnage et de trahison », a-t-il déclaré à Réalités Online ce vendredi 9 février 2018.
Son avocat, poursuit-il, a effectué les démarches nécessaires auprès du Tribunal afin d’accéder au dossier en question. Résultat : il n’a rien trouvé de compromettant pour son client. « Les déclarations de Sofiene Sliti, porte-parole du Tribunal de Première Instance de Tunis et du pôle judiciaire financier, ont démenti cette affaire d’espionnage. Le porte-parole a plutôt évoqué une affaire de corruption impliquant deux fonctionnaires et un homme d’affaires », a encore précisé l’économiste.
« Nous travaillons dans la transparence »
Moez Joudi considère, par ailleurs, que la journaliste a inventé l’histoire, notamment lorsqu’elle a inséré son nom et formulé les accusations. « Il n’y a pas mille experts économiques du nom de Moez J, comme cela a été mentionné dans l’article. Les accusations sont dangereuses : haute trahison et atteinte à la sûreté de l’Etat. Il n’en est rien. De plus, je n’ai même pas été convoqué par la Justice », a-t-il encore déclaré. La plainte, souligne-t-il, n’a pas encore été déposée, mais ce sera chose faite dès que les procédures engagées pour définir les responsabilités de chacun seront finalisées.
De quoi Moez Joudi est accusé ? Selon l’expert économique, le quotidien a affirmé qu’il avait accompagné des hommes d’affaires étrangers en mai 2017 dans des ministères, le Palais présidentiel et le Palais du gouvernement. « C’est tout à fait normal dans le cadre de mon travail d’expert. J’accompagne régulièrement des investisseurs et des hommes d’affaires dans les administrations. Cela s’inscrit dans le travail de mon cabinet de consulting. Ce n’est pas parce que nous nous sommes rendus au Palais de Carthage que nous l’avons fait pour espionnage. A Carthage, il y a une administration qui travaille. Nous l’avons rencontrée dans le but de parvenir à résoudre les problèmes rencontrés par les investisseurs », a expliqué Moez Joudi.
L’expert économique a, d’autre part, assuré que son cabinet ne travaille jamais sur les dossiers douteux, notamment au niveau des fonds. « Il nous est arrivé d’en rejeter plusieurs. Je ne travaille jamais avec des individus sans entité juridique », a-t-il dit. Le travail, poursuit-il, a été fait dans la transparence totale, avec une traçabilité claire. Revenant sur la rémunération qu’il a touchée, Moez Joudi a affirmé que c’était tout à fait normal, car cela s’inscrit dans l’optique de son travail d’expert et de comptable. « Si le monsieur en question est impliqué dans des affaires douteuses, ce n’est pas ma responsabilité », a-t-il encore déclaré.
Aucune affaire d’espionnage selon Sofiene Sliti
S’exprimant dans une déclaration sur Shems FM, Sofiene Sliti, porte-parole du Tribunal de Première Instance de Tunis et du pôle judiciaire financier, a affirmé que l’affaire abordée par le quotidien Al-Chourouk n’a rien à voir avec l’espionnage. Elle porte plutôt, souligne-t-il, sur la corruption financière et des infractions diverses.
« Le ministère public s’est engagé, depuis le lundi 5 février 2018, à mener les investigations nécessaires. Il suit l’affaire depuis un bon moment avec les sécuritaires », a déclaré le porte-parole du pôle judiciaire financier.
Soufiane Sliti a insisté dans sa déclaration sur la nécessité de se référer aux déclarations officielle du parquet et non pas aux réseaux sociaux ou un quelconque média. Il soulignera que toute personne ayant fuité des données ou documents portant sur une affaire en cours d’instruction sera poursuivie judiciairement.