- Un tunisien séquestré, agressé et menacé de mort à cause de sa nationalité
Faouzi Ben Maatallah Ismail, un jeune photographe tunisien, vient de déposer une plainte officielle contre l’Etat de Serbie, représenté par son ambassadeur en Tunisie, ainsi que des agents de sécurité serbes à l’aéroport International de Belgrade pour agression verbale et physique.
D’après Maître Mohamed Malki, avocat de Faouzi Ben Maatallah Ismail, son client a été agressé et menacé de mort par des agents de sécurité à l’aéroport de Belgrade, le 06 octobre dernier rien que parce qu’il portait la nationalité Tunisienne.
Il a ajouté au journal Assabah dans son édition d’aujourd’hui, que son client a été séquestré ainsi que d’autres citoyens tunisiens, pendant 5 jours dans un espace fermé à l’aéroport de Belgrade. Il a indiqué que le jeune photographe a été également humilié et agressé verbalement à cause de sa nationalité tunisienne et ce en dépit de sa situation régulière.
Faouzi Ben Maatallah Ismail, invité par son ex-collègue de travail de nationalité libanaise pour un court séjour à Belgrade, a été agressé à son arrivée à l’aéroport par les agents de sécurité, ces derniers l’ont conduit ainsi que d’autres citoyens tunisiens vers la chambre de garde à vue à l’aéroport où il a été extrêmement humilié. Les agents de sécurité ont utilisé des termes et des expressions humiliants tels que « Vous les tunisiens, vous avez semé le chaos dans le monde. Vous êtes à l’origine de tous les crimes et du chaos que nous vivons. Vous êtes des criminels qui franchissent les frontières illégalement … », d’après le texte de la plainte, publié par nos confrères d’Assabah.
D’après la même source, le jeune homme a été également agressé physiquement pendant 5 jours. L’un des agents de sécurité l’a même menacé de mort en mettant en joue sa tête avec son arme à feu.
Maître Mohamed Malki a ajouté que cette plainte a été appuyée par des séquences vidéos ayant été filmées par les personnes séquestrées à l’insu des agents de sécurité.
Après son expulsion vers la Tunisie, le jeune homme s’est retrouvé obligé de s’adresser à l’un des hôpitaux pour se soigner.
Dans cette situation, il est quand même légitime de se demander pourquoi les autorités serbes se comportent ainsi, particulièrement avec les citoyens tunisiens. Les cas d’expulsions et de refoulements à l’aéroport de Belgrade se sont multipliés ces dernières années. Des groupes de vingtaine de personnes sont parfois séquestrées dans les chambres d’arrestation à l’aéroport de Belgrade pendant plusieurs journées dans des conditions très difficiles avant leur rapatriement. Comme si la nationalité tunisienne est devenue en elle même un crime, comme si la révolution est devenue un stigmate.
Par ailleurs, du côté du ministère des affaires étrangères, c’est un silence assourdissant. Aucune prise de position officielle par rapport à la multiplication de ces cas d’humiliation et d’agression de tunisiens par les autorités serbes n’a été prise. En effet, dans un pays qui se respecte, le ministère des affaires étrangères a l’obligation de réagir très vite pour protéger ses citoyens de ce genre d’agression. Dans des cas précis, des avis d’interdiction de voyager vers ce pays doivent être émis.
Le département des affaires étrangères doit se prononcer sur ces exactions à répétition, même s’ils proviennent d’individus isolés, cela engage la responsabilité des autorités serbes. Le rôle de la diplomatie, dans ce cas, est de se faire entendre au profit des ressortissants de son pays.
Jusqu’à nouvel ordre, aucun des ressortissants tunisiens « séquestrés » à leur arrivée à Belgrade pour en être expulsé sans explication aucune n’avait d’autre prétention que de visiter ce beau pays qu’est la Serbie où, semble-t- le Tunisien est, désormais, persona non grata.