La crise du nouveau coronavirus ne devrait pas nous faire oublier les dossiers chauds et importants de l’actualité. C’est le cas de l’affaire de la BFT (Banque Franco-tunisienne). Le ministre des Domaines de l’État et des Affaires Foncières, Ghazi Chaouachi, sera justement auditionné sur le sujet. C’est ce qu’a déclaré le président de la Commission de la Réforme administrative, de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, Badereddine Gamoudi.
« L’audition se déroulera à huis clos à la demande du ministre », a-t-il précisé sur Jawhara FM ce lundi 18 mai 2020. Pour quelle raison à huis clos ? Selon le député, le ministre a pris en considération la haute confidentialité de l’affaire de la BFT. « Il ne souhaite pas révéler certains éléments à l’opinion publique, de crainte de voir les adversaires en profiter », a-t-il précisé.
Pour le député, il s’agit de l’une des plus grandes affaires de corruption en Tunisie. « Nous ferons en sorte de démasquer les coupables », a-t-il assuré. Trois principales étapes, poursuit-il, ont marqué le dossier. Entre 1980 et 1989, la banque a été privatisée, puis confisquées. « Des crimes financiers ont été commis. L’ABCI, à travers son avocat, détenait plus de 50% du capital de la banque, ce qui était illégal », a-t-il expliqué.
Entre 1989 et 2011, des crédits suspects ont été accordés à des barrons de la corruption, ce qui a amené la BFT vers la faillite. Puis, entre 2011 et 2015, les personnes impliquées couraient librement dans la nature. Le plaignant avait lui-même bénéficié de l’amnistie générale. « Pour quelle raison l’État n’a-t-il pas défendu ses droits ? Il y a tant de questions qui se posent. Les personnes impliquées doivent être traduites devant la Justice. Il faut aussi mettre la main sur ceux qui les ont couverts. On devait, par ailleurs, auditionner le ministre des Finances mardi 19 mai 2020, mais l’audition a été reportée. Nous auditionnerons, aussi, les contentieux de l’État », a encore déclaré le président de la commission de la Réforme administrative, de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption.
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