Affaire BFT : le 28 février, c’est demain !

En novembre 2022, le tribunal arbitral international de la banque mondiale, CIRDI, a fixé le dernier délai pour le règlement de l’affaire opposant ABCI à l’Etat tunisien au 28 février 2023. Nous y sommes. Il reste deux ou trois jours pour les deux parties de présenter au cas où ils le jugent utile de présenter les derniers documents ou arguments pour appuyer leurs positions respectives.
Cette date du 28 février, marque en fait la clôture des plaidoiries suite à quoi les juges procèderont aux délibérations finales et rendront leur verdict définitif que les deux parties sont tenues de respecter. Les décisions du CIRDI étant définitifs et irréversibles.
Il reste donc deux ou trois jours pour la Tunisie pour présenter des documents pouvant jouer en sa faveur ou du moins demander un délai pour trouver une solution amiable. Car, dans le cas contraire, et si l’on revient au premier verdict prononcé en juillet 2017, une condamnation de l'Etat tunisien est plus que probable, sa responsabilité ayant été reconnue par le CIRDI qui l’avait condamné à propos de la propriété de cette banque dont la majorité du capital appartenait à ABCI. Selon le CIRDI, l’Etat tunisien s’était rendu coupable de violation du droit de propriété d’ABCI sur la banque.
Plus encore, une éventuelle condamnation de l’Etat tunisien serait lourde de conséquences, la facture à payer étant assez salée – environ un milliard de dollars US – qui seront supportés par les contribuables.
Une facture qui aurait pu être évitée si l’Etat tunisien avait eu le courage de s’attaquer à une poignée d’hommes d’affaires corrompus qui avaient bénéficié de crédits sans aucune garantie de la BFT et qu’ils n’ont jamais remboursé.
La liquidation de la banque n’a pas, en vérité, mis fin à cette affaire, la plus grosse affaire de corruption que la Tunisie ait jamais connue et nous n’avons pas cessé de le souligner. 
Pourvu qu’on n’ait pas à regretter les occasions ratées pour un règlement amiable.

10 occasions ratées pour un règlement 
1 – 27 juillet 1982 : L’Etat refuse de revenir sur sa décision de ne pas mettre en œuvre l’accord d’investissement et son argument datés du 23 avril 1982. 
2 – 30 décembre 1982 : L’Etat refuse de revenir sur sa décision de transfert illicite des réserves et provisions de la BFT à la STB et maintient pendant 37 ans cet enrichissement illicite de la STB. 
3 – 27 juillet 1984 : Tout en restituant le bloc de contrôle majoritaire de la BFT à ABCI, l’Etat refuse de revenir sur sa décision illicite de ne pas remettre les pouvoirs de gestion de la BFT à ABCI. 
4 – 19 février 1987 : L’Etat, tout en cédant la présidence non exécutive du conseil d’administration de la BFT à ABCI, refuse de revenir sur sa décision de ne pas remettre la direction générale et les pouvoirs de décision à ABCI. 
5 – 23 juillet 1987 : L’Etat refuse l’exécution de la sentence arbitrale de CCI Paris. 
6 – 11 novembre 1987 : L’Etat refuse de revenir sur les poursuites pénales fabriquées. 
7 – 17 janvier 1989 : L’Etat refuse de revenir sur sa décision de nommer un administrateur judiciaire à la BFT et de mettre en œuvre l’accord de cession des actions minoritaires de la STB à ABCI dans la BFT. 
8 – 3 juillet 1989 : L’Etat refuse de revenir sur les accords sur la contrainte et l’expropriation de la BFT. 
9 – L’Etat refuse de mettre en œuvre le plan de développement de la banque de 1982 à 2018 en exécution de l’augmentation de 500% du capital de la BFT. 
10- L’Etat refuse tout accord amiable avec ABCI en 1989, 1993, 1998, 2001, 2003, 2006, 2008, 2010, 2013, 2014, 2015 et 2017, 20128, 2019, 2021 et 2022 (médiation sous les auspices de la BM lors de ces deux dertnières années).

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