Elle, tunisienne, lui, franco-algérien, deux amoureux arrêtés dans la région de Gammarth dans la banlieue nord de Tunis pour un baiser! Oui, ça se passe dans un pays qui se dit avant-gardiste en matière de modernisme et de droits de la femme. En 2017, ce même pays qui vient d’autoriser ses citoyennes de choisir librement leurs conjoints indépendamment de leurs confessions religieuses et qui oeuvre à instaurer l’égalité homme-femme dans l’héritage, condamne en même temps, un jeune couple, à 4 mois de prison ferme pour un simple câlin. En l’absence d’un texte de loi interdisant les baisers en public. Les policiers qui procèdent à ce genre d’arrestations usent, parfois, à tort du texte de loi relatif à « l’agression d’un fonctionnaire de l’Etat dans l’exercice de ses fonctions« . Cette condamnation a suscité l’indignation des internautes, de certaines personnalités politiques et du milieu associatif. L’ex-députée franco-tunisienne, Karima Souid a exprimé sa colère et son inquiétude suite aux atteintes répétitives aux libertés individuelles. « Les atteintes aux libertés individuelles sont de plus en plus inquiétantes … Révoltant, rageant que j’ai PRESQUE envie d’appeler au boycott de la destination mais je ne le ferai pas par égard à tous mes ami-es et collègues de la Profession qui se défoncent pour relancer le Tourisme . Pour mémoire, ceux qui m’ont accompagné en vacances cet été durant 15 jours en hôtel à Zarzis et Djerba, en août , étaient des ami-es proches soit une trentaine de franco-algériens et contrairement à la majorité des clients en all inclusive, ils ont consommé autant à l’extérieur de l’hôtel et ont été très généreux en pourboires. Ils ont acheté ce voyage chez Thomas Cook. Nessim Ouedi, (Français, parents issus de l’immigration algérienne) le concerné, est venu passer le week-end à Tunis où il a des ami-es. Il s’est fait raccompagner en voiture par son amie . Un baiser. Un contrôle de police et tous deux arrêtés . Ils viennent d’être condamnés tous deux par la justice tunisienne à 4 mois et demi de prison ferme pour Nessim et 3 mois ferme pour sa petite amie tunisienne . Ce pays me fatigue et tous ceux qui regardent et se taisent, encore plus… », a-t-elle écrit sur sa page facebook. Une publication qui a été commentée par l’avocate Bochra Bel Haj Hamida qui, elle aussi, a exprimé son inquiétude. Le Tuniso-canadien, activiste dans la société civile, Lotfi Hamadi a également exprimé son soutien au couple détenu, en rappelant que l’évolution repose sur la volonté des citoyens par le refus des lois « inhumaines » et rétrogrades. « Nul n’est censé ignorer la loi votée par une assemblée souveraine pas celles qui datent de dictatures et qui ne respectent pas les libertés« a-t-il publié.