L’affaire sur la maltraitance des enfants dans un centre pour enfants autistes à El Menzah 7, fait toujours couler beaucoup d’encre. Les justifications, le moins qu’on puisse dire ridicules, d’une des éducatrices impliquées dans cette affaire sur facebook, n’ont fait qu’attiser encore plus le feu.
Les Tunisiens par milliers ( près de 17 000 commentaires) ont pris d’assaut sa page facebook dénonçant son agressivité et ses propos « insolents« . Des personnages publics ont également réagi au post provocant de ladite « éducatrice ». Cette dernière a traité les Tunisiens « d’hypocrites » étant donné « qu’on a été tous éduqué » selon elle par la violence.
L’affaire prend en effet de plus en plus d’ampleur, la directrice du centre et deux de son personnel ont été placées en garde à vue, c’est ce qu’a affirmé Moez Ghribi, procureur de la République près le tribunal de première instance de l’Ariana. Pour sa part, la présidence du gouvernement n’est pas restée insensible, et a ordonné de placer tous les enfants autistes de ce centre sous contrôle médical et psychologique sous l’égide des ministères des Affaires sociales et de l’Education. Tout cela n’a visiblement pas apaisé la colère des Tunisiens ni celle des parents étant donné que les témoignages d’une ancienne éducatrice de ce centre et ceux de certains parents ayant remarqué un changement flagrant dans le comportement de leurs enfants, ont choqué encore plus.
Gifles, insultes, enfants molestés et plaqués au sol ou aux murs, attachés à une chaise et violentés, ne sont qu’une goutte d’eau de la marque de fabrique de ce centre. Une ancienne éducatrice ayant exercé dans ce centre a fait savoir qu’elle a essayé à maintes reprises de mettre à nu ces pratiques inhumaines, mais faute de moyens et de preuves, personne ne l’a crue.
Parmi les méthodes de torture utilisées dans le centre, elle cite « le forcing« . Il s’agit d’obliger l’enfant à manger ce qu’il a vomi, outre des punitions corporelles encore plus humiliantes, comme marcher sur son dos ou s’asseoir dessus. Parmi les punitions, il y a aussi les douches glaciales ou brûlantes. Certains parents ont confirmé que leurs enfants ont changé de comportement. Ils sont devenus agressifs, et ils ont peur de tout. D’autres, ont reconnu leurs enfants maltraités sur les séquences publiées, et avaient décidé de porter plainte contre les éducatrices présentes sur la vidéo.
Rappelons que ce centre est financé par plusieurs organisations étatiques et reçoit une subvention annuelle de l’État de près de 800 dinars par élève.