Fidèle à lui-même, le Chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, a voulu se montrer convaincant et réaliste dans son entretien de la soirée du dimanche 19 avril 2020 sur Al Watanya 1 et Hannibal TV. Il a réussi sur certains points, mais pas sur d’autres. Il y avait cette affaire de soupçons de corruption dans l’attribution de la fabrication des bavettes.
Elyes Fakhfakh a défendu bec et ongles son ministre de l’Industrie et des PME, Salah Ben Youssef, qui a contacté le député d’Al Badil Ettounsi pour fabriquer 2 millions de masques. C’était un effort louable selon le Chef du gouvernement. Cependant, il semble oublier qu’il s’agissait, surtout, d’une violation du règlement intérieur de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP).
Plus précisément, c’est une violation de l’article 25 qui stipule ce qui suit dans son second alinéa : « les membres de l’ARP ne peuvent pas conclure des contrats commerciaux avec l’État ou les organismes publics ou toute autre institution publique ». On ne peut pas être plus clair. L’affaire des bavettes s’agissait, bel et bien, d’un contrat commercial entre l’État et le député, même si elle a fini par être annulée à la fin.
Était-ce une violation intentionnelle de la part d’Elyes Fakhfakh ? Espérons que non et misons sur le fait que ce ne soit pas le cas. Le pays est en guerre aujourd’hui et il faut éviter ce genre de considérations. Cependant, la loi doit être respectée en toute circonstance.
Rappelons, aussi, que le député en question n’a pas fait preuve de patriotisme. Après l’éclatement de la polémique, il a décidé de se tourner vers un client belge pour vendre ses bavettes, alors qu’il aurait pu faire en sorte de servir un pays qui l’a élu.
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