Affaire du vol inaugural de Tunisair: A quoi joue Anis Ghedira ?

Le vol inaugural Tunis/ Montréal de la compagnie Tunisair n’arrête pas de faire couler beaucoup d’encre et de susciter la polémique et moult interrogations. Une campagne de dénigrement a été lancée sur les réseaux sociaux et sur certains médias tunisiens contre le transporteur national qui vient de réaliser sa grande première traversée transatlantique. Certains médias ont avancé que le coût de cette opération s’est élevé à prés de 300 mille dinars, faisant ainsi allusion à une éventuelle affaire de corruption et de gaspillage de l’argent public.
Tunisair a réagi à cette campagne à travers un communiqué, précisant que le coût global réel de cette opération, d’une grande importance promotionnelle pour la Tunisie, n’ a été que de 126 600 dinars somme qui n’a pas été à la seule charge de la compagnie. En effet, le transporteur national a également précisé que l’ONTT avait participé à concurrence de 50% des coûts afférents à l’organisation du cocktail de bienvenue et du dîner « iftar » sachant que l’Aéroport de Montréal Pierre Eliott Trudeau a assuré la prise en charge totale des frais de la réception qui a été organisée à l’occasion de la conférence de presse à l’arrivée du vol.
Tunisair a affirmé que, contrairement aux informations circulant sur certains médias, ce vol a engendré des recettes de l’ordre de312 mille dinars (155 000 Dinars à l’aller et 157 000 Dinars au retour). Rien que pour ces revenus, on peut considérer que ces deux vols promotionnels sont réussis.
Notons qu’à l’instar de tous les vols inauguraux des compagnies aériennes, dans le monde entier, le vol de Tunisair a été marqué par la présence de hauts cadres de la Compagnie, et de représentants de toutes les parties concernées et des Médias.
Jusque-là tout semble respecter les règles de la bonne gestion de ce genre d’opération. Plus encore, cette opération a été menée avec l’accord de la présidence du gouvernement qui y a vu une opportunité pour développer cette ligne vu son impact sur les échanges tuniso-canadiens.
La question qui se pose dans ce cas est de savoir pourquoi, le ministre du transport Anis Ghdira, réagissant à des informations non officielles, s’est empressé de déléguer une équipe d’inspection à la direction générale de la compagnie Tunisair pour enquêter sur des présomptions de corruption financière et administrative relatives à ce vol auquel, semble-t-il, auraient pris part certains des « amis » du ministre membres de son cabinet et qui auraient été nommés à ces postes non pas pour leur compétence et encore moins pour leurs diplômes universitaires, mais surtout pour leur appartenance à Nidaa Tounes.
Certains médias et pages Facebook ont même évoqué une lettre envoyée par Ghedira à Habib Essid proposant le limogeage de la PDG de Tunisair. Fait alimenté par des fuites du cabinet même du ministre mais non confirmé du côté de la Kasbah.
Notons que le ministre du transport et sa direction de la communication se sont abstenus de répondre aux médias et de donner des précisions concernant ces informations véhiculées par des sources non officielles.
Le ministre avait-il besoin de tout ce tapage médiatique pour s’informer des résultats de cette opération et de ses retombées sur l’économie nationale, en général et la compagnie en particulier ? S’agit-il, en fait d’un règlement de compte personnel avec la PDG de Tunisair ?
En effet, d’après plusieurs sources concordantes, un différend personnel avec la PDG de Tunisair serait derrière cette décision du ministre.
L’affaire remonte au mois de mai dernier, quand Anis Ghedira, a demandé à Tunisair à voir les résultats de 3 concours internes avant leur publication. Il semble qu’il comptait y introduire certains changements en ajoutant certais noms de ses connaissances.
La PDG aurait envoyé une lettre au ministre lui rappelant que les nominations au sein de l’entreprise font partie des prérogatives de la direction générale et non pas du ministère. Ce qui a provoqué l’ire d’Anis Ghedira qui lui aurait, alors, intimé l’ordre d’appliquer simplement ses instructions à la lettre.
A quoi joue donc Anis Ghedira en provoquant un tel tollé alimentant la scène d’une polémique dont on se serait bien passé.
La Tunisie, au vu de la crise qu’elle subit, a besoin de beaucoup plus de sérieux de la part de ses gouvernants.
A bon entendeur…

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