Saïd Aïdi, président de Béni Watani
Plusieurs partis politiques ont salué la réaction de la présidence de la République face aux restrictions imposées par les Emirats Arabes Unis à l’encontre des Tunisiennes, à l’exemple d’Ennahdha et de Tayar Démocratique. Béni Watani, pour sa part, s’est montré plus critique vis-à-vis de la réaction des autorités tunisiennes. Dans une déclaration accordée à Réalités Online ce lundi 25 décembre 2017, Saïd Aïdi, président du parti, a fustigé la lenteur des autorités tunisiennes. Mais pas que : la décision prise par la Tunisie est d’ordre technique, à savoir l’interdiction des atterrissages des avions Fly Emirates sur le sol tunisien. « Il fallait une décision politique. Nous aurions pu, à titre d’exemple, exiger des excuses officielles ou des explications claires. Les femmes tunisiennes ont subi un quasi apartheid, ce qui est inacceptable », a-t-il dit.
Le président de Béni Watani a affirmé que la bonne décision aurait dû être prise le vendredi 22 décembre 2017, soit le jour de l’éclatement de l’affaire. Il aurait fallu, poursuit-il, suspendre les enregistrement le matin même. « La Tunisie est un pays souverain. De ce fait, une compagnie aérienne ne pouvait se permettre de décider de qui monte sur ses vols ou qui n’a pas le droit de le faire », a encore déclaré Saïd Aïdi.
« Une propagande du gouvernement »
D’autre part, le chef du parti Béni Watani est revenu sur les explications fournies par les autorités émiraties portant sur la menace terroriste. « Elles ne sont pas crédibles et elles manquent de sérieux. S’il y avait un véritable problème sécuritaire, il aurait fallu contacter les autorités tunisiennes pour commencer, au lieu de prendre une décision unilatérale », a-t-il lancé. Les autorités tunisiennes, poursuit-il, n’ont réagi qu’après les réactions observées chez la société civile. « C’est une réaction « facebookienne » ! Si les tunisiens ne s’étaient pas mobilisés, l’Etat serait resté spectateurs ! », a-t-il dit pour critiquer ce qu’il qualifie « d’immobilisme du gouvernement ».
Plus encore : la réaction de la Tunisie constitue le minimum requis pour Saïd Aïdi. « On s’en sert pour faire la propagande du gouvernement. On agit comme si la décision était extraordinaire ! », a-t-il encore dit.