Afghanistan: Une rare manifestation antitalibans réprimée dans le sang

Les talibans ont violemment réprimé une rare manifestation de dissension mercredi, à Jalalabad, une ville située à environ 150 kilomètres de Kaboul, qui est tombée sous leur coupe en fin de semaine.
Trois personnes ont été tuées et au moins une douzaine d’autres blessées après qu’un groupe de quelques dizaines de personnes eut tenté de remplacer un drapeau taliban par un drapeau afghan, selon trois témoins qui se sont confiés à l’agence de presse Reuters, dont un ex-policier.
De son côté, l’agence Associated Press rapporte que des dizaines de manifestants avaient réussi à abaisser le drapeau taliban hissé sur une place publique après que les militants eurent pris le contrôle de la ville. Les talibans sont ensuite intervenus, tirant en l’air et attaquant les protestataires avec des bâtons pour les disperser.
Les circonstances exactes des décès n’ont pas été dévoilées.
Un militant taliban de Jalalabad contacté par Reuters a tenté de minimiser la situation. Ce sont des fauteurs de troubles qui veulent nous créer des problèmes. Ils exploitent nos politiques assouplies, a-t-il justifié.
Aucun porte-parole des talibans n’a encore commenté cette affaire, qui survient la veille de l’anniversaire de l’indépendance du pays.
*Les talibans fouillent des domiciles de journalistes
Selon les informations du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), les talibans ont fouillé cette semaine les domiciles d’au moins quatre journalistes et employés de médias.
Le CPJ, une ONG basée à New York, enquête sur des informations de presse datant d’aujourd’hui et affirmant que des militants talibans ont frappé au moins deux journalistes dans la ville de Jalalabad, dans la province de Nangarhar (est), où ils couvraient une manifestation contre la prise de pouvoir du groupe d’insurgés, précise-t-il dans un communiqué.
Un reporter local, Babrak Amirzada, raconte qu’un caméraman d’un autre média et lui ont été attaqués en tentant de couvrir l’événement.
Par ailleurs, les insurgés ont fouillé les domiciles d’au moins trois employés de Deutsche Welle, selon le CPJ, qui a vérifié ces informations auprès du groupe audiovisuel public allemand.
Les talibans cherchaient ces journalistes, avait précisé mardi un responsable du groupe allemand, Karl Justen, sur le site de la chaîne.
Le CPJ a indiqué qu’un porte-parole du groupe allemand lui avait précisé que les employés n’étaient pas chez eux au moment des raids et se cachaient désormais.
Les talibans doivent mettre fin aux fouilles des domiciles de journalistes, s’engager à cesser la violence contre eux et les autoriser à travailler librement et sans interférence, a déclaré Steven Butler, le responsable de la région Asie pour le CPJ.
Lors de leur première conférence de presse depuis leur prise de pouvoir, les talibans ont promis mardi de respecter la liberté de la presse, contrairement à leur précédent régime brutal (1996-2001).
(Radio-Canada)

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