Coup de tonnerre, suite à une affaire digne d’un mélodrame : suite à une décision du Tribunal de première instance du Kef, le violeur d’une fillette de 13 ans a été appelé à épouser sa jeune victime, échappant ainsi à une sanction pénale, pour ce qui est considéré comme un crime contre l’enfance.
En fait, il existe une problématique dans l’article 227 bis, du code pénal, selon Hassen Younes, attaché de presse auprès de la délégation générale de la protection de l’enfance. « Le texte stipule que le mariage avec la victime annule les sanctions à l’encontre du violeur », a-t-il expliqué à Réalités Online.
« Le juge semble avoir fait un effort pour rendre son jugement, compte tenu de l’âge de la victime et du fait qu’elle soit enceinte de son violeur », a-t-il déclaré. C’est un acte qui viole totalement le code des droits des enfants, selon Hassen Younes, notamment l’intégrité physique de l’enfant. « Nous appelons à annuler cette décision de justice et à accélérer la mise en application de la loi contre les violences faites aux femmes. Pour la suite, il faudra voir avec le ministère de la Justice », a-t-il encore ajouté.
Dans cet ordre d’idée, la déléguée régionale de la protection de l’enfance au Kef a déclaré que « tout sera fait afin d’empêcher le mariage entre le violeur et sa victime ».
Ferme condamnation du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance
De son côté, le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance a exprimé sa profonde inquiétude pour l’adolescente de 13 ans. « Le ministère oeuvre pour l’annulation de la décision de justice et pour l’annulation du mariage, conformément à l’article 20 du code de protection de l’enfance », a-t-il souligné dans son communiqué, publié suite à l’éclatement de cette affaire.
Le ministère s’est engagé, en coordination avec d’autres départements ministériels, à accompagner la jeune victime afin de lui garantir le soutien psychologique et sanitaire nécessaire, mais également à venir en aide à sa famille. Le but est de garantir sa réintégration sociale. « Le ministère appelle l’ARP à accélérer la procédure d’adoption du projet de loi de lutte contre les violences faites aux femmes », peut-on encore lire dans le communiqué.