Pour marquer de nouveau son territoire sur la scène politique tunisienne, l’ancien secrétaire général du parti Al Jomhouri, Ahmed Nejib Chebbi, a mis le doigt là où cela fait mal. Dans un post publié sur sa page Facebook , le 20 mars 2018, soit quelques heures après le discours prononcé par le président de la République Beji Caid Essebsi à l’occasion du 62ème anniversaire de l’Indépendance, Ahmed Nejib Chebbi a passé en revue, les points noirs de l’économie nationale tout en imputant la responsabilités aux dirigeants et particulièrement au chef de l’Etat, qui selon ses dires, « a cru berner les Tunisiens et détourner leur attention de la crise sans précédent qu’ils vivent depuis son accession au pouvoir« .
Grace à ce post Facebook repartagé des centaines de fois à travers les réseaux sociaux et repris par plusieurs médias, Ahmed Nejib Chebbi a fait parler de lui et a réussi à atteindre même la présidence de la République. En effet, intervenant sur les ondes de Shems Fm ce jeudi 22 mars 2018, le politicien est allé plus loin et s’est permis de s’attaquer à la personne de Beji Caid Essebsi.
Selon lui, BCE a choisi un chef du gouvernement à sa guise qui répond parfaitement à ses intérêts personnels et se conforme à ses approches de pouvoir, également personnelles. Lors de son intervention, Chebbi a indiqué que la situation exige un leadership en mesure de faire sortir le pays de sa crise. « Ceci est possible et ça existe, mais il manque la volonté politique de ceux qui sont au pouvoir à savoir Rached Ghannouchi et Beji Caid Essebsi. Malheureusement le président de la République, est attaché au pouvoir et vise même les élections présidentielles de 2019. Il est ambitieux et il est de son droit de gouverner le pays jusqu’à l’âge de 98 ans, le peuple seul a le droit de trancher à ce sujet en votant en sa faveur. Mais Rached Ghannouchi ne cherche qu’à satisfaire les intérêts de sa secte. Même l’Islam et le panarabisme ont été touchés depuis que le mouvement Ennadhha est au pouvoir. Il y a eu une destruction intégrale des spécificités de la nation tunisienne et de ses valeurs. Il n y a plus de leadership ni culturel, ni déontologique ni politique dans ce pays. » a-t-il regretté.
Garrach appelle Chebbi à réviser ses choix
Les déclarations de Nejib Chebbi, ont provoqué la conseillère du président de la République Saida Garrach qui n’a pas tardé à réagir en intervenant en direct sur les ondes de la même station pour répondre au détracteur de BCE. Elle a dans ce contexte appelé Chebbi à mettre de coté ses ambitions personnelles et de les reporter à une date ultérieure. « Les signataires du pacte de Carthage se sont réunis récemment non pas pour pressentir un nouveau chef du gouvernement, mais plutôt pour définir les priorités du pays… Les tunisiens ont tranché lors des élections de 2014. Pour ce qui est des élections présidentielles de 2019, il est préférable à Ahmed Nejib Chebbi de réviser ses choix étant donné qu’en 2014, uniquement 1,04% des tunisiens ont voté en sa faveur… Les tunisiens connaissent parfaitement les ambitions et le rêve d’Ahmed Nejib Chebbi. » a-t-elle lancé.
Saida Garrach est également revenue sur les déclarations de Nejib Chebbi sur Facebook, indiquant que les relations qu’entretient la Tunisie avec les Etats Unis, la France ou l’Allemagne sont historiques et ne sont pas cartoniques comme voulait le faire croire Chebbi aux tunisiens. « L’expertise diplomatique d’Ahmed Nejib Chebbi, qui n’a travaillé qu’en tant que haut commissaire du président de la République dans les années 90,ne lui permet pas d’interpréter parfaitement les choses. Les relations de la Tunisie avec les Etats Unis, la France ou l’Allemagne sont des relations historiques et non pas comme il voulait, lui, les dessiner« a-t-elle précisé.