
Ahmed Seddik, président du bloc parlementaire du Front Populaire.
Les débats en plénière sur le projet de loi de Finances 2018 ont commencé ce mercredi 6 décembre 2017 sous la coupole de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP). Les députés, conformément au délai fixé par la Constitution, auront jusqu’au 10 décembre 2017 pour adopter le texte. Le texte en question, après son passage par la commission parlementaire des finances, n’est pas au goût du Front Populaire (FP), et ce dernier l’a fait savoir par le biais du président de son bloc parlementaire, Ahmed Seddik, dans une déclaration à Réalités Online.
Hausse de l’impôt sur le revenu pour les plus aisés
« Si l’opposition disposait d’assez de sièges pour faire chuter le projet de loi, elle l’aurait fait ! », déclare le frontiste, qui affirme que le texte n’est pas au niveau d’une politique budgétaire digne de ce nom. « Il n’a été conçu que pour remplir les caisses », ajoute-t-il. Le FP, selon le député, propose d’augmenter l’impôt sur le revenu – net – de 1 point pour les catégories gagnant 30 000 TND et plus par an. La mesure concernera les députés également, selon Ahmed Seddik. Elle permettra, poursuit-il, de financer les mesures sociales proposées par le FP. « Nous pourrons ainsi assurer le transport des ouvrières travaillant dans les secteur agricole. Elles ont été victimes, plus d’une fois, de graves accidents. Il sera également possible d’augmenter les aides aux familles pauvres, qui pourront passer de 150 à 200 TND. Cette hausse de l’impôt permettra également d’assurer les indemnités versées aux chômeurs et aux handicapés moteurs », explique-t-il. Le frontiste rappelle que cette même mesure a permis, dans le cadre du projet de loi de Finances 2015, de rapporter quelques 400 millions de dinars à l’Etat.
D’un autre côté, le FP, selon Ahmed Seddik, propose d’instaurer une « vraie incitation fiscale » au profit des investisseurs. « Elle devrait leur permettre d’investir grâce à leurs bénéficies s’ils n’arrivent pas à obtenir un soutien bancaire », dit-il.
Jérusalem, une ligne rouge à ne pas dépasser
Interrogé, d’autre part, sur la position du FP concernant le possible transfert de l’ambassade américaine à Tel Aviv, le président du bloc parlementaire déclare que « Jérusalem constitue une ligne rouge à ne pas franchir ». « Nous refusons catégoriquement tout changement dans le statut de Jérusalem. Si une quelconque annonce est faite par les Etats-Unis, elle constituerait une atteinte à la paix au Moyen-Orient et dans le monde », souligne-t-il.
Ahmed Seddik rappelle que le dossier palestinien dépend, depuis les accords d’Oslo, de trois points : la formation d’un pouvoir national palestinien, faire de Jérusalem la capitale palestinienne et le retour des réfugiés. « Si l’un de ces points est touché, alors tout devrait être remis en question. Cela constituerait une violation claire du Droit International », lance-t-il, et d’enchaîner : « le président de la République et le ministère des Affaires Etrangères doivent faire pression par tous les moyens possibles ».