A l’approche de l’Aïd Al Idha, l’effervescence des tunisiens est la même chaque année pour acheter des moutons, malgré la crise et le pouvoir d’achat en berne. Le président de l’Organisation de Défense du Consommateur (ODC), Slilm Saâdallah, a indiqué que si la part des tunisiens qui vont se procurer un mouton à sacrifier cette année dépasse les 45%, ce sera déjà un exploit.
Le citoyen subit de plein fouet la baisse de son pouvoir d’achat selon lui, et son salaire est orienté vers d’autres priorités, à l’instar de la rentrée scolaire et des factures qui risquent d’être salées cet été. « Il suffit de constater la réticence par rapport aux soldes d’été », a-t-il ajouté.
Les prix des moutons, selon Slim Saâdallah, sont élevés cette année malgré l’abondance de l’offre. On compte, en effet, 1 million 390 mille têtes de bétail à sacrifier cette année, face à une demande qui ne devrait pas dépasser les 950 000. « On devrait, dans ce contexte, avoir accès à des moutons abordables, mais ce n’est pas le cas pour plusieurs raisons. C’est notamment à cause des spéculateurs qui achètent les moutons auprès des éleveurs pour les revendre par la suite avec une plus-value située entre 100 et 150 TND. Les éleveurs, lorsqu’ils sont présents dans les points de vente anarchiques, ne restent pas longtemps. Ils vendent leurs têtes de bétails aux spéculateurs qui, à leur tour, les revendent à des prix élevés », a-t-il expliqué dans la Matinale de Shems FM ce jeudi 9 juillet 2018.
Dans ce contexte, le président de l’ODC a appelé les consommateurs qui ont de l’argent à se tourner vers les points de vente officiels et reconnus par l’Etat, où les producteurs vendent directement aux consommateurs : Gafsa, Kasserine, Sidi Bouzid, Kairouan, Fahs. « Les pouvoirs publics doivent instaurer un contrôle plus strict au niveau des points de vente », a-t-il encore souligné.