Les unités de la brigade de recherches de la garde nationale de Monastir viennent d’entamer, à la demande du juge d’instruction, leurs investigations dans le cadre d’une affaire de corruption intentée par l’instance nationale de lutte contre la corruption liée à des soupçons d’arnaque impliquant une société privée de distribution et de vente de viandes rouges à Monastir. D’après les premiers éléments rapportés par le journal Assarih dans son édition d’aujourd’hui samedi 19 août 2017, la société en question est accusée d’avoir enfreint les dispositions en vigueur portant sur la protection du consommateur. Les enquêtes préliminaires ont révélé que le propriétaire de la société en question possède un abattoir anarchique. C’est dans cet abattoir que le propriétaire égorge les moutons et les bovins en collaboration avec son gendre qui est vétérinaire et un autre responsable du contrôle d’hygiène à la municipalité de Sousse. Ces derniers l’ont aidé en marquant les moutons et les bovins égorgés en dehors de l’abattoir municipal de la région. Le responsable municipal aurait donné les consignes au vétérinaire tout en le chargeant d’assurer le contrôle et le suivi dans l’abattoir anarchique soit en dehors du cadre légal. Le même journal a ajouté que la saisie d’un camion « bourré » de moutons et de bovins provenant d’une source inconnue a été à l’origine du démantèlement de ce réseau de distribution de viande avariée. Le camion dont le conducteur n’était autre que le neveu du propriétaire de la société était sur le point de se diriger vers l’abattoir anarchique. Une descente effectuée dans l’abattoir s’est soldée par la saisie d’un grand nombre de bovins et de vaches ne possédant pas de certificats de la part de la délégation régionale de l’agriculture. Une grande quantité de viande impropre à la consommation ainsi que des vaches atteintes de diverses maladies, destinées à la vente lors de l’Aid Al Idha, ont été également saisies. Une boite de peinture de couleur verte utilisée régulièrement dans le tamponnage de la viande a été aussi découverte dans l’abattoir. Une équipe d’experts de contrôle d’hygiène ont révélé que la viande saisie provient de moutons et bovins atteints de tuberculose. 7 personnes se trouvant dans l’abattoir au moment de la descente ont été arrêtées. Il s’agit d’un responsable municipal, d’un responsable de contrôle d’hygiène, d’un vétérinaire, de deux bouchers, le propriétaire de la société et un autre employé. Ces derniers étaient en train d’effectuer l’opération de tamponnage. Lors de l’interrogatoire ils ont avoué que le vétérinaire était au courant de tous les dépassements. Il leur a demandé des sommes d’argent comme pots de vin afin de leur accorder des certificats de validité des moutons. L’ensemble de la viande saisie a été quant à elle détruite. Le même journal a révélé que le propriétaire de la société était sur le point de commercialiser des moutons atteints de tuberculose.