Dans un communiqué rendu public ce vendredi 9 juillet 2021, les organismes syndicaux représentant les patrons des médias ont exprimé leur profond étonnement face au communiqué émis récemment par la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA), dénonçant les fausses accusations portées à leur égard.
La Chambre syndicale des télévisions privées, le syndicat national des radios privées et la fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ) ont regretté le communiqué émis par « la prestigieuse » instance, évoquant des aides et avantages attribués aux médias, rappelant que cette même instance bénéficie de tout un budget financé par l’argent public pour couvrir ses dépenses, à savoir, des sièges prestigieux, des voitures de luxe et des salaires faramineux sans compter les amendes infligées aux médias.
Face aux accusations d’instrumentalisation lancées par la HAICA, les signataires du même communiqué ont rappelé qu’aucune partie n’est en mesure de contrôler le secteur, tout en appelant l’instance à citer les noms des médias impliqués.
« Les organisations syndicales renouvellent leur attachement à la HAICA en tant que structure constitutionnelle nécessaire pour la régulation du paysage médiatique, tout en soulignant que les négociations portant sur l’appui gouvernemental aux médias ne relèvent pas de ses compétences et lui rappellent, à cet égard, son absence lors de la programmation par l’ISIE du budget alloué aux campagnes de sensibilisation, ainsi que lors de l’examen du projet de loi portant sur la création d’une agence de publicité etc.
Les signataires ont appelé la HAICA à se pencher sur la résolution de ses problèmes internes ainsi que sur sa relation avec le gouvernement, loin des médias et à se concentrer sur la mission qui lui a été confiée à savoir la régulation du paysage médiatique.
Par ailleurs, le communiqué a rappelé que les organisations syndicales avaient rencontré au lendemain du déclenchement de la première vague épidémiologique des représentants du gouvernement afin de réclamer les frais des campagnes de sensibilisation menées par les médias. Elles avaient également réclamé un accompagnement social à l’instar de celui fourni à l’ensemble des secteurs lors de la crise du Covid d’autant plus qu’un grand nombre de journalistes, de techniciens et d’employés dans le secteur avaient été licenciés à cause des répercussions de la crise sanitaire.
« En réponse à cette demande, le gouvernement avait annoncé le 20 avril 2020, avoir alloué un montant de 5 millions de dinars sous forme d’un fonds de paiement des campagnes de sensibilisation.
Compte tenu du montant modeste par rapport au nombre des médias et au volume du travail fourni dans le cadre des campagnes de sensibilisation, il a été décidé d’allouer le montant exclusivement aux médias privés. Le 3 mai 2020, une réunion officielle avait eu lieu sous la présidence du conseiller du chef du gouvernement chargé de l’information et de la communication, en présence des présidents des cinq organisations syndicales. Il a été convenu à l’issue de cette réunion de fixer les conditions de paiement des frais de ces campagnes de sensibilisation comme suit:
*Les entreprises doivent être constituées juridiquement en tant qu’institutions d’information et d’édition
*Les entreprises, chacune dans sa spécialité, doivent être respectueuses de l’un des décrets 115 et 116,
*Être dans une situation saine auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale,
*Doivent présenter la dernière déclaration de salaires auprès de la CNSS,
*Être respectueuses du code du travail,
*Être dans une situation régulière vis-à-vis de l’administration fiscale,
*Doivent adopter un plan de réintégration des journalistes et employés ayant été licenciés pendant la pandémie.
Quant à la répartition du montant, il a été décidé de:
*Allouer un montant au profit des employés licenciés à cause du covid-19 à savoir les journalistes, agents administratifs et employés etc. ,
*Allouer un montant en faveur des radios associatives
*Diviser le montant restant en faveur des trois secteurs médiatiques (presse écrite, radio et télé) à parts égales.