Al Jary: « Ce n’est pas la fédération qui a sanctionné Chebba, mais plutôt la Ligue ! »

« Ce n’est pas la fédération qui a sanctionné le Croissant Sportif de Chebba, mais plutôt la Ligue nationale de football professionnel ».
C’est grosso-modo l’argument de défense employé par le président de la fédération tunisienne de football, Wadii Al Jary lors de son intervention ce lundi 19 octobre à « Attassia Sport », sur la chaine Attassia TV.
Rien n’arrête désormais la fuite en avant, puisqu’il a martelé que sa décision de geler les activités du CSC est définitive et irréfutable puisqu’un tournoi barrages a été programmé, usant de la politique du fait accompli.
En effet, dans le même communiqué de samedi dernier annonçant le gel des activités du CSC qui est pour ainsi dire rayé de la carte sportive du pays, la fédération s’empresse d’annoncer la mise sur pied (dans un contexte de propagation périlleuse du coronavirus !) d’un tournoi barrage, dont elle fixe même les dates.
Six matches les 31 octobre, 4 et 8 novembre en pleine crise sanitaire: on voit décidément tout dans notre football des mille et une merveilles !
« Si Chebba veut aller devant le tribunal arbitral du sport, elle peut demander d’accélérer l’examen de sa requête », concède, charitable, Al Jary.
Et c’est donc blanc bonnet bonnet blanc.
Il suffit en effet d’interroger un simple sportif qui suit même de loin les affaires de notre football pour qu’il vous dise que la FTF et la LNFP ne font en fait qu’un même corps, et que la Ligue ne fait aucun pas sans consulter, ou le plus souvent recevoir les ordres de la fédération.
Beaucoup y voient un fardeau, une instance de trop, vide de tout sens et de contenu, si ce n’est décréter les amendes et « collecter » de l’argent auprès des clubs.
« Personnellement, je suis solidaire avec Chebba qui n’a eu besoin d’aucun cadeau d’arbitrage pour mériter une place en L1, ajoute Al Jary . Mais que voulez-vous, les responsables chebbiens ont qualifié sur facebook le président de la Ligue de monstre, de malveillant, de parasite… A la place du président de Ligue (Mohamed Larbi), est-ce que vous allez rester passif ? Non, cela nécessitait une sanction, et l’article 52 était là. Au début, on leur a soustrait six points au classement de la prochaine saison. Mais les dirigeants de Chebba ont continué de plus belle. Il s’agit d’une rebellion, et elle devait être matée », conclut le président de la FTF, dépassé ces derniers jours par la dimension des protestations de toute la ville de Chebba où une grève générale a été décrétée lundi, et dont le conseil minicipal a préféré démissionner parce qu’il « s’est senti humilié, au même titre que les citoyens de la ville par la décision « historique » de la FTF ».
Mais Al Jary s’arrête à mi-chemin dans son argumentaire. Il ne dit pas ce qui a amené le Croissant Sportif Chebbien à qualifier le président de la Ligue de tous les noms d’oiseau. Comme il ne convainc personne quand il relève que la FTF ne rééchelonne pas une dette (!?).
Il lui était pourtant arrivé de payer l’argent d’un président de club poursuivi par la justice pour émission de chèques sans provision, et de voler au secours de la veuve et de l’orphelin…
Bref, c’est sur le président de la Ligue que retombe à présent toute la responsabilité d’une décision de bannissement décrétée samedi dernier par le bureau fédéral. Ou plutôt par son président, puisqu’il n’y a pas eu vote des membres fédéraux comme l’a révélé le membre fédéral chargé de l’équipe nationale Hussein Jenayah.
Il est vrai que la logique « Akhta Rassi wadhrab  » (Pourvu que je sauve ma tête !) n’est pas vraiment étrangère à la maison…
H.A.

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