Al Joumhouri quitte le pôle démocratique

La rupture est consommée, un autre mariage en vue ?

Signataires de la motion de censure contre la ministre du Tourisme Amel Karboul et le ministre délégué de la sécurité Rachid Sfar, les dirigeants du parti Al Joumhouri ont achevé de signer la rupture avec le bloc démocratique après avoir rompu avec le Front du salut national et de l’Union pour la Tunisie il y a quelques temps. Se disant centriste et démocrate, Al Joumhouri ne cesse de cultiver la différence avec les partis dont il est censé partager les convictions.


Il y a un peu plus d’un an, plusieurs partis dits centristes, dont l’ancien PDP constituaient une seule formations politiques : Al Joumhouri.

Le parti Afek Tounes, présidé par Yassine Brahim, qui était parmi les constituants d’Al Joumhouri s’en était retiré suivi par une vague de démissions qui apparaissaient sans fin.

Mais si certaines ruptures se sont faites « en douceur », celle tranchée avec le bloc démocratique et Al Massar fut marquée de déclarations virulentes.

Le Secrétaire général du parti Massar a récemment déploré qu’Issam Chebbi l’ait accusé de trahison en le traitant d’agent d’Israël.

La rupture a aussi été consommée entre la « Voie démocratique et sociale » et Al Joumhouri, finissant de consommer ainsi la séparation de ce dernier avec le bloc démocratique.

Suite à la fameuse motion de censure contre Amel Karboul et Ridha Sfar au prétexte de « normalisation avec Israël», Issam Chebbi a annoncé le retrait officiel de son parti du bloc démocratique constitué à l’Assemblée constituante.

Mais chacun se rappelle, avant cette motion de censure déjà, la guerre des déclarations mêlant  le député du Front populaire Mongi Rahoui et Iyad Dahmani, député d’Al Joumhouri. Le premier avait alors accusé Al Joumhouri d’adopter des positions conformes aux volontés du parti islamiste Ennahdha et obéissant à des calculs électoraux. Ces accusations ont été réfutées par Iyad Dahmani qui a assuré l’indépendance de son parti.

Le porte-parole d’Al Joumhouri, Issam Chebbi  a déclaré dans la même période suivant l’affaire de la motion de censure que son parti était en négociation avec des forces politiques en vue de constituer une coalition électorale, sans pour autant nommer les forces politiques en question.

M. Issam Chebbi a justifié les retraits de son parti du bloc démocratique par les divergences de positions et les litiges politiques apparus après l’adoption de la Constitution et devenus impossibles à résoudre. Il a aussi critiqué le manque de dialogue au sein du bloc démocratique.

Ainsi, et à l’approche des élections, les démocrates semblent être aussi déchirés qu’à la veille du 23 octobre 2011 avec les résultats que l’on connait.

Hajer Ajroudi

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