Entendu jeudi 13 juin par le juge d’instruction dans le cadre d’enquêtes pour suspicion de corruption, l’ex-premier ministre algérien a été écroué, suivant l’exemple de Ahmed Ouyahia incarcéré la veille.
Une malheureuse performance pour la justice algérienne qui en seulement 2 jours a placé en détention provisoire 2 de ses anciens premiers ministres. Dernier en en date Abdelmalek Sellal, ancien directeur de campagne d’Abdelaziz Bouteflika, dont le procès se tiendra sous peu, a été transféré à la prison d’El Harrach. Son dossier avait été transmis fin mai 2019 à la Cour suprême d’Algérie. Accusé de corruption, le proche d’Abdelaziz Bouteflika devra rendre des comptes devant la Cour de justice algérienne suite au mandat de dépôt délivré par un juge d’instruction de la Cour suprême mais également devant tous les algériens.
La démission du président Abdelaziz Bouteflika a permis à la justice de lancer de nombreuses enquêtes, vivement demandées par la population algérienne qui exige à ce jour le départ de alliés historiques de l’ancien président. Un nettoyage du personnel politique dont le peuple espère pouvoir tirer un nouveau paysage politique plus propre et déchu de toute forme de corruption.
Loin d’être un cas isolé, la mise en justice de Abdelmalek Sellal pourrait être suivie de bien d’autres. Les récusations répétées contre le gouvernement depuis le déclenchement du mouvement populaire en février 2019, ont poussé la justice à ouvrir de nombreux dossiers contre 8 anciens ministres et 2 anciens walis. La plupart sont accusés d’avoir usé et abusé de leurs relations avec l’ex-chef de l’État déchu ou de ses proches.
Une volonté donc de renouveler le paysage politique algérien qui ne doit pas se transformer en une condamnation systématique personnelle, acte qui répondrait à la ferveur populaire.