Algérie : canicule, coronavirus et manque de main d’œuvre ont eu raison des vendanges

Le secteur viticole algérien connaît sa pire année depuis plusieurs décennies.
Dans le grand Ouest, haut lieu du vignoble algérien dont la production est la deuxième plus importante du continent africain derrière l’Afrique du Sud, la sécheresse, le coronavirus et le manque de main d’œuvre ont eu raison des vendanges 2020.
« Il faut que le gouvernement débloque la distribution (d’alcool) pour relancer notre activité économique », explique à l’AFP Dahmane Hamamouche, un vigneron qui possède des caves à Sidi Bel Abbès, à quelque 435 kilomètres au sud-ouest d’Alger. C’est essentiel, selon le patron de la Société agricole de production de la vigne et du vin créée en 2004. Sans cela, son activité ne tiendra pas encore longtemps.
 Hamamouche, qui évoque des difficultés à payer ses employés, ne comprend pas pourquoi la vente d’alcool est toujours interdite dans son pays alors la plupart des activités commerciales et industrielles ont repris après cinq mois de confinement. Et d’appeler de ses vœux une aide des banques pour sortir de la crise.
*De la chaleur et moins de main d’œuvre
Si le blocage de cinq mois pour lutter contre la pandémie de Covid-19 a paralysé le secteur, la flambée des températures et le stress hydrique ont eux décimé les rendements des raisins.
On a beaucoup moins de récolte cette année à cause de l’été caniculaire. D’habitude, il y a beaucoup plus de raisin
Par ailleurs, depuis plusieurs années, il y a de moins en moins de vendangeurs. Certains viticulteurs, faute de main d’œuvre, sont même condamnés à abandonner leurs vignes.
*Plus de 500 000 hectolitres produits chaque année
Les producteurs espèrent maintenant l’aide de l’Etat pour développer leur activité afin d’assurer, au moins, la consommation nationale. L’Association des producteurs algériens de boissons estimait à 1,4 litre la consommation de vin par an et par habitant en 2017.
D’après l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), en 2016, la production algérienne s’élevait à 574 000 hectolitres et les importations à 113 000 hectolitres.
La viticulture algérienne, qui remonte à l’Antiquité romaine, couvrait 75 600 hectares en 2019, selon l’OIV, contre plus de 350 000 avant 1962.
(Franceinfo, avec AFP)

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