Alors que le président algérien Abdelaziz Bouteflika est de retour de Genêve après avoir été hospitalisé depuis le 24 février 2019 pour des examens médicaux périodiques suite à un AVC dont il a été victime en 2013, le nombre de manifestants contestant leur refus catégorique d’un 5ème mandat pour l’actuel président âgé de 82 ans, croît de jour en jour. Dirigé depuis toujours par l’armée nationale populaire (ANP), l’Algérie est prête depuis le début des manifestations à stopper le scénario dicté par son gouvernement dit « oppresseur ».
Le chef d’Etat major de l’armée Ahmed Gaîd Salah et vice-ministre de la défense a déclaré que l’armée se tient aux côtés du peuple, marchant côte à côte pour l’Algérie en visant des objectifs communs et une vision unique pour le futur du pays.
Considéré comme un membre du premier cercle du chef de l’Etat, le général Gaîd Salah a assuré fin Février que les appels à manifester sont anonymes et douteux et que ce genre de comportement ramènera le pays aux années sombres de guerre civile (1992-2002). Un double discours certes étonnant surtout quand on sait qu’il est prononcé entre fin février et début Mars. On se demande dès lors si le chef d’Etat Major a changé de voie vis-à-vis de la politique du régime ou serait-il en train de se laisser porter par le vent de l’atmosphère pétulante du moment ?
D’après des spécialistes du Maghreb, l’armée algérienne ne se compose pas uniquement de membres inféodées au président actuel Bouteflika, certains même sont ralliés au peuple et ne veulent surtout pas voir leur pays sombrer dans la violence. Le peuple gronde et fustige le gouvernement algérien et plusieurs protestataires ont scandé des slogans tels que « Le peuple et l’armée sont frères ».
L’ANP est respectée sans aucun doute mais serait-elle en mesure de plonger dans la foule et faire de leur décision un aboutissement concret de ce qui pourrait être perçu comme un renouveau ?
Héritière de l’armée de libération nationale ( ANL), l’armée nationale populaire est classé en 2ème position derrière l’Egypte au niveau africain. l’ANP bénéficie d’un budget de 10.57 milliards de dollars.
Il faut rappeler que lors des événements d’octobre 1988, l’armée avait tiré sur des jeunes manifestants qui protestaient contre la misère dans le pays provoquant ainsi la mort de plus de 500 personnes.