Algérie : prochaine réouverture, sous conditions, des frontières

Un test PCR de moins de 36 heures et un autre sur place seront exigés pour entrer sur le territoire algérien, a annoncé le ministre de la Santé.
Fin du calvaire pour les Algériens bloqués à l’étranger pour cause de fermeture des frontières ? Ce jeudi 13 mai, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a déclaré devant des médias locaux que le comité scientifique de suivi de la pandémie a recommandé le rapatriement des Algériens et l’entrée des étrangers « en imposant des conditions strictes ». Ainsi, un test PCR négatif, de moins 36 heures avant le départ, sera exigé ainsi que des tests antigéniques à l’arrivée sur le territoire algérien. Les cas positifs décelés devront être mis en quarantaine dans des hôtels (aux frais des voyageurs) durant dix jours.
« En ce qui concerne les personnes en provenance de pays connus pour leur forte propagation du virus, celles-ci seront soumises à des mesures plus strictes : après le confinement de dix jours, elles devront subir des examens médicaux approfondis », a ajouté le ministre. Abderrahmane Benbouzid qui n’a pas donné plus de précisions s’est contenté d’indiquer que « ces derniers développements ne signifient pas l’ouverture totale des frontières, car la décision ne relève pas du ministère de la Santé ».
Mais selon le site spécialisé Visas et Voyages Algérie, « les choses pourraient se préciser dans les prochains jours, voire dans les prochaines heures », alors que le programme de rapatriements des Algériens par vols spéciaux a été suspendu depuis le 1er mars 2021 et que les frontières sont fermées – et les vols commerciaux suspendus – depuis le 17 mars 2020. Seules les compagnies étrangères Air France et ASL pouvaient transporter de et vers la France des ressortissants étrangers ou des Algériens, majoritairement des diplomates ou des businessmen, bénéficiant de dérogations spéciales fournies par les autorités algériennes.
*La diaspora en colère
La question des frontières suscite débats et colère des Algériens bloqués ou vivant à l’étranger. Le dernier épisode de tension a été provoqué par la découverte de la présence du variant indien début mai, à l’ouest d’Alger. Ces cas concernent des ressortissants indiens travaillant dans un chantier et ayant pu entrer en Algérie grâce à une autorisation spéciale. Au-delà de l’inquiétude vis-à-vis de ces cas, l’opinion publique, surtout au sein de la diaspora, s’était révoltée contre le fait que les Algériens étaient empêchés de rentrer alors que des travailleurs étrangers le pouvaient sans aucune entrave. Récemment, une coalition d’associations d’Algériens de l’étranger avait rappelé ses appels pour la réouverture des frontières pour les Algériens avec application des protocoles sanitaires à l’entrée dans le territoire et a exigé l’annulation des autorisations spéciales demandées aux Algériens qui veulent rentrer chez eux.
*Suivre une « procédure claire »
Depuis des mois, témoignages et récits de presse, mais aussi des sit-in de la diaspora à l’étranger, se multiplient exprimant le désarroi de ces familles séparées, de ces ressortissants sans ressources bloqués à l’étranger, de ces deuils impossibles depuis l’interdiction, en avril dernier, aux proches d’accompagner le rapatriement des dépouilles vers l’Algérie.
Interrogé, le 12 mai par TSA, le professeur Mohamed Belhocine, épidémiologiste et membre du comité scientifique, a déclaré qu’il serait « pour qu’on mette en place une procédure très claire et très transparente pour que tout citoyen algérien à l’étranger sache que s’il suit une procédure claire, il pourra rentrer chez lui ». « Parce qu’actuellement, poursuit-il, il y a beaucoup de gens qui sont coincés et c’est dramatique de vivre une situation où des parents meurent et où des enfants, parfois vaccinés, ne peuvent pas assister aux obsèques et faire leur deuil ».
(Le Point)

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