Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé ce dimanche 13 avril une refonte complète du système de régulation du commerce extérieur, marquée par la suppression immédiate de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) et la création de deux nouvelles structures d’ici fin mai.
Nouvelle architecture institutionnelle
« Algex est terminée à compter d’aujourd’hui… Et vous ne la retrouverez plus sur votre chemin à l’avenir », a déclaré le chef de l’État lors d’une rencontre nationale avec les opérateurs économiques. Créée en 2004, cette agence sous tutelle du ministère du Commerce était chargée de réguler les importations et de promouvoir les exportations hors hydrocarbures.
Dans le cadre de cette restructuration, le gouvernement est désormais chargé de créer, avant fin mai, deux nouveaux organismes spécialisés : l’un pour réguler les importations et l’autre pour piloter les exportations. Cette réforme intervient dans un contexte marqué par des avancées significatives, puisque l’Algérie a réduit sa facture d’importation de 60 à 40 milliards de dollars depuis le Hirak, tout en atteignant 7 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures. Pour consolider ces résultats, le président algérien a fixé un objectif ambitieux : porter le PIB à 400 milliards de dollars d’ici fin 2027. Pour y parvenir, le pays s’appuiera sur plusieurs leviers, notamment les 13.700 projets d’investissement enregistrés par l’AAPI, représentant 6 milliards de dinars, ainsi que sur l’augmentation de la part industrielle dans le PIB (13-14 %) et le développement d’infrastructures stratégiques comme la ligne ferroviaire Béchar-Tindouf-Gara Djebilet.
Nouveaux leviers de développement
Le chef de l’État algérien a dénoncé plusieurs pratiques néfastes, qualifiant notamment l’exportation de dattes à 40 dinars/kg de « crime contre l’Algérie », tout en pointant du doigt l’importation de produits disponibles localement et la spéculation sur les prix des denrées de base, comme la pomme de terre. Pour stimuler l’économie, plusieurs mesures ont été annoncées, parmi lesquelles l’encouragement à la création de banques privées par les opérateurs économiques, la facilitation de l’accès au foncier industriel, le soutien aux startups et aux jeunes entrepreneurs, ainsi que la révision de l’accord d’association avec l’UE.
Enfin, le président algérien a mis en avant des performances sectorielles notables, comme l’autosuffisance à 81 % en blé dur, une production de 41 millions de tonnes de ciment et des économies de 1,2 milliard de dollars sur les importations. Ces réalisations témoignent des progrès accomplis et dessinent les contours d’une économie algérienne en pleine transformation.
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