L’Algérie franchit une nouvelle étape dans sa quête d’autonomie sanitaire. Le pays est en phase transitoire pour passer à la production des formes injectables de l’insuline, l’une des formes les plus complexes, a annoncé le directeur de la production pharmaceutique au ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique et président de l’Observatoire de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques, Redha Belkacemi.
« Le processus de production devra démarrer avant la fin de l’année 2024 », a-t-il précisé sur les ondes de la radio chaîne 2. Cette avancée majeure s’inscrit dans la volonté du président Abdelmadjid Tebboune de réduire la dépendance du pays aux importations de médicaments, notamment les anticancéreux.
Un tissu industriel pharmaceutique en pleine expansion
La production locale d’insuline injectable permettra à l’Algérie de renforcer sa sécurité sanitaire et de réduire considérablement la facture d’importation de médicaments. Cette initiative s’appuie sur un tissu industriel pharmaceutique « assez riche » et doté de « technologies avancées », comme l’a souligné M. Belkacemi.
L’Algérie compte actuellement 203 établissements en charge de la production des médicaments et des dispositifs médicaux, répartis sur 189 sites. Le pays a déjà atteint un taux de plus de 70% en termes de satisfaction du marché national en médicaments et en dispositifs médicaux, ce qui représente un véritable exploit pour l’industrie nationale.
Vers une réduction de la dépendance aux importations
La production locale d’insuline injectable s’inscrit dans une stratégie globale visant à réduire la dépendance de l’Algérie aux importations de médicaments. « Nous travaillons davantage pour promouvoir la production pharmaceutique pour les médicaments hospitaliers pour diminuer la dépendance à l’importation », a affirmé M. Belkacemi.
Cette stratégie ambitieuse permettra à l’Algérie de se positionner comme un acteur majeur dans l’industrie pharmaceutique régionale et internationale. Le pays dispose de tous les atouts nécessaires pour relever ce défi, notamment un tissu industriel performant, des ressources humaines qualifiées et une volonté politique affichée.
Qu’en est-il de la Tunisie?
Depuis 2022, le laboratoire pharmaceutique tunisien Medis comble une lacune importante en produisant de l’insuline à un prix compétitif. Cette avancée majeure permet de réduire la dépendance du pays aux importations et d’améliorer l’accessibilité à ce traitement vital pour les personnes diabétiques.
Cependant, un obstacle subsiste : l’insuline produite par Medis n’est disponible qu’en flacon ou en seringue. Or, de nombreux patients en Tunisie ont adopté le stylo injectable, une alternative plus pratique et plus facile à utiliser. Cette situation pose un dilemme pour les patients, contraints de choisir entre l’accessibilité financière et la facilité d’injection.