L’islamophobie en Europe monte d’un cran. Ce constat amer reflète un danger qui guette les communautés arabo-musulmanes, toutes nationalités confondues, notamment dans les pays où les mouvances extrémistes poussent comme des champignons et où les partis d’extrême droite envahissent la scène politique et réussissent à manipuler l’opinion publique et à s’imposer comme alternative incontestables aux partis traditionnels dont les politiques socio-économiques ont montré leur limites durant les années passées.
Les crises profondes par lesquelles passent un nombre de pays européens dont l’Allemagne, devenue ces derniers moments le théâtre de multiples agressions à l’encontre des membres de la communauté arabo-musulmane, ont créé une atmosphère de tension et alimenté, au sein d’une frange de la population allemande, l’hostilité aux Musulmans.
Racisme à son paroxysme !
Ce n’est plus un secret, ce pays considéré durant longtemps comme la locomotive de l’économie européenne et un cas d’école en matière de performance économique, traverse à l’instar de plusieurs pays dans l’espace européen, une période d’instabilité sur tous les fronts : économique, social et politique.
Une instabilité marquée également par une crise politique avec la baisse de popularité de tous les partis et la montée inquiétante de l’extrême droite, une crise économique aggravée par le ralentissement des activités économiques et le déclin des indicateurs de croissance, la pression fiscale croissante et le fardeau supplémentaire sur les finances publiques provoqué par le soutien inconditionnel à la guerre en Ukraine et de la fourniture gratuite d’armes à l’entité sioniste qui mène un génocide inédit contre le peuple palestinien à Gaza ainsi qu’une crise sociale et morale.
Cette crise sociale et morale qui représente le fruit de la montée historique des régimes politiques extrémistes, en tête desquels se trouve le parti d’extrême droite « Alternative für Deutschland » devenu, en peu de temps, la deuxième composition politique la plus importante en Allemagne après avoir remporté un nombre significatif de sièges lors des dernières élections au Parlement européen, tenues le 9 juin dernier, se traduit par les agressions systématiques et les actes de violence orchestrés menés à l’encontre des citoyens arabes, y compris des Tunisiens. Le dernier acte en date est celui commis, le 30 juin, contre un étudiant tunisien , âgé de 31 ans, résidant à Bochum, qui fait l’objet d’une attaque lâche à l’acide alors qu’il était en compagnie de sa femme, de nationalité allemande, en train de prendre un café.
L’auteur de ce crime odieux, qui reflète, entre autres, la montée au paroxysme de l’islamophobie dans ce pays qui s’est échiné à soutenir l’entité sioniste au détriment des droits légitimes du peuple palestinien et de la culture et de la civilisation arabo-musulmanes, n’est autre qu’un citoyen allemand raciste, islamophobe et arabophobe, habitué, semble-t-il à ce genre de crime. Sans oublier aussi l’attaque au couteau commise contre la docteure Salsabil Ben Fadhl et le meurtre d’un citoyen à Berlin pour des motifs racistes.
Il faut dire que les politiques populistes, devenues monnaie courante chez tous les partis politiques, y compris chez les partis traditionnels et majoritaires, ont contribué à alimenter cruellement la haine contre les étrangers, notamment les arabes et les musulmans.
La guerre en Syrie et l’afflux massif vers les territoires allemands des réfugiés fuyant les atrocités de la guerre civile, ainsi que le potentiel de naturalisation de la part de Syriens qui s’annonçait énorme a permit d’intensifier le sentiment d’aversion, d’animosité et de rejet chez une large population allemande à l’encontre des migrants dont des Tunisiens.