Dans une déclaration accordée à Réalités Online, Ameur Meherzi, bâtonnier de l’Ordre national des avocats de Tunisie, a démenti les informations circulant sur certains médias et sur les réseaux sociaux selon lesquelles l’Ordre des Avocats aurait déposé récemment une plainte contre le ministre chargé des relations avec la société civile, Mehdi Ben Gharbia suite à ses déclarations diffamatoires sur une chaine de télévision, au cours de laquelle il a accusé les avocats d’évasion fiscale, tout en les traitant de voleurs.
Ameur Meherzi a précisé que l’ordre des avocats s’est contenté, pour l’instant, de déposer une plainte administrative et non pas judiciaire contre Mehdi Ben Gharbia. Il a indiqué que cette plainte a été déposée auprès de la Présidence du Gouvernement.
Le bâtonnier a affirmé qu’il avait également informé le président de la République, Beji Caid Essebsi, de cette affaire diffamatoire lors de leur dernière entrevue.
« Celui qui travaille le plus paye le plus »
Par ailleurs, Ameur Meherzi a affirmé qu’un groupe d’avocats a déposé une plainte pénale à l’encontre du ministre pour propos diffamatoires. Il est également accusé d’avoir donné des informations et des données fiscales confidentielles, auxquelles il a eu accès à travers sa fonction de ministre lors de sa participation à une réunion avec la commission nationale des avocats.
En ce qui concerne le projet de loi de finances au titre de l’année 2017, Ameur Meherzi a affirmé que l’ordre des avocats propose dans ce contexte d’appliquer le système du timbre fiscal aux activités des avocats. Il a précisé que l’ordre des avocats a proposé que toutes les activités des avocats soient, dorénavant, soumises au paiement d’un timbre fiscal. Il s’agit selon lui d’une manière efficace qui pourrait doubler les ressources financières de l’Etat. Il a ajouté que cette proposition permettra de mettre en place une certaine transparence et aidera à instaurer une justice fiscale entre tous les avocats. « La règle est simple, celui qui travaille le plus paye le plus » a-t-il affirmé.
Ameur Meherzi a tenu à préciser que c’est l’avocat qui doit payer à chaque fois le timbre fiscal et non pas le client.
Hajer Ben Hassen