Amine Aloulou au nom de la diaspora: Un avenir glorieux est très possible si…

Parmi les intervenants ayant pris part à la première séance des travaux du 1er Forum National des Compétences Tunisiennes à l’Étranger qui se déroule le mardi 6 aout 2024 au siège de l’Académie Diplomatique Internationale de Tunis (ATID), l’on a compté Amine Aloulou, président de l’Association tunisienne des diplômés des grandes écoles (Atuge).

En se mettant au podium, Aloulou a d’abord tenu à expliquer la raison de sa présence à l’évènement. Il d’emblée expliqué qu’il ne porte pas de casquette de représentant des Tunisiens à l’étranger et ne prétend aucunement être le porte-parole des compétences tunisiennes à l’étranger, mais en fait fièrement partie de ces derniers et est le représentant de l’une des associations de ces compétences là. Il a illico enchaîné en confirmant que les Tunisiens sont tout à fait capables de travailler ensemble.

Pourquoi suis-je ici?

« Depuis exactement une année, notre association l’Atuge, qui est présente en Tunisie pour représenter les compétences, et qui œuvre sous d’autres appellation en France, aux USA, en Allemagne, en Suisse et au Canada, a décidé de regrouper toutes ces filiales pour travailler sous une même enseigne. Et ce, parce que nous croyons tous que l’union fait la force et qu’il est crucial qu’on monte vers un pallier plus haut au niveau de l’organisation, des outils de travail, des programmes. Parce que si le niveau de développement des compétences tunisiennes à l’étranger ne cesse de progresser, il fallait repenser à la meilleure façon pour que la Tunisie en bénéficie. Il fallait élever le seuil de notre conscience quant au rôle et à la responsabilité que nous avons non seulement au sein des pays dans lesquels nous résidons, mais envers notre mère patrie qu’est la Tunisie! Parce que les compétences Tunisiennes sont justement capables d’assumer un rôle pareil pour le développement de notre pays« , a-t-il expliqué!

Dès lors M. Aloulou a expliqué que cette union des différents groupes associatifs installés dans les différents pays précités, a constitué le premier noyau pour la création d’un réseau de réseaux qui s’intitule  »The World Alliance of Tunisian Talents – (WATT) ».

« Il s’agit d’un réseau ouvert tout en étant bien ancré et bien enraciné en Tunisie. Un réseau de personnes compétentes qui sont étroitement liées à toutes les forces vives de l’économie nationale et aux composantes de la société civile dans le secteur des affaires ainsi qu’aux institutions de l’État », note-t-il.

Et d’ajouter que le 23 juillet dernier, l’union WATT a organisé une manifestation intitulée « Tunisia Global Forum ».  « L’objectif de ce forum était de pousser vers le développement, le changement et le rayonnement du pays. Notre crédo était que les compétences tunisiennes à l’étranger sont une force pour le faire.  Et il s’agit d’un Forum qui vient couronner un ensemble de manifestations qui se sont déroulées tout au long de l’année, dans multiples pays, depuis la création de cette union. Et soit-dit en passant, nous comptons maintenir la tenue de ces manifestations. L’objectif est de rassembler les compétences tunisiennes qui vivent dans le pays en question pour promouvoir l’image du pays, celui de ses entreprises, de ses compétences, etc. La manifestation qui a eu lieu en Tunisie le 23 juillet a été de grande envergure. Nous nous sommes mis d’accord pour que le mois allant du 15 juillet au 15 août ne soit pas seulement consacré au repos, à la famille et aux vacances, mais aussi à un mois où les compétences tunisiennes résidents à l’étranger se donnent des rendez-vous, se rencontrent et discutent des moyens pour promouvoir l’économie nationale tout en étudiants les défis de l’avenir et les changements sur le plan mondial ».

Découverte!

« Il y a eu après le 23 juillet, ajoute Amine Aloulou, neuf autres rencontres de la diaspora dans neuf différentes régions du pays. Nous avons déjà visité Siliana, Béja, le Kéf, Sfax, Gabès, Tozeur, Sousse et on va bientôt visiter Hammamet et Djerba. Et nous avons organisé des manifestations culturelles à Tunis, à Sousse et à Sfax. Pour revenir à la manifestation du 23 juillet, elle a regroupé 2000 participants. Grand nombre d’entre eux sont des compétences résidents à l’étranger. Plus de 120 entreprise nouvellement créées ont pris part au forum ainsi que des organisations aussi bien gouvernementales que non gouvernementales et internationales. C’était une occasion pour la découverte de multiples expériences réussies », a-t-il expliqué.

Le président de l’Atuge a expliqué dans ce sens que ce fût telle une révélation dans la mesure où les expériences existaient, les réussites étaient palpables et ceci concerne différentes régions, divers domaines et multiples secteurs. « C’était des découvertes inspirantes qui nécessitaient juste des investissements et qui méritaient qu’on y croit et qu’on y investit pour prêter main fortes à ces jeunes entreprises nationales et par ricochet booster l’économie du pays notamment en leur permettant d’exporter le produit tunisien pour se positionner sur le marché international. Il s’agissait de projets à même de booster le développement des régions de l’intérieur, de booster la coopération technique, la coopération universitaire et de la recherche scientifique, de booster la culture et le patrimoine, bref, cela touchait à absolument tous les secteurs! On en a déduit que tout existe et qu’il fallait juste travailler ensemble, s’entraider et veiller à maintenir cette activité. C’était une opportunité pour discuter de la manière avec laquelle on peut réactiver et promouvoir. C’était alors une occasion pour qu’on s’adresse à la diaspora et qu’on leur explique l’importance du rôle qu’ils peuvent jouer pour répondre aux attentes de nos compatriotes qui ne manquent pas de compétences, mais qui manquent juste de moyens pour mettre leur compétence en œuvre! Nous avons adressé un message de responsabilisation et d’incitation à la participation active dans l’économie nationale. Parce que nous nous sommes assurés que les participations restent bien en deçà des attentes et des capacités! Certes ce manque est dû à multiples raisons. Et très souvent on entend parler d’obstacles. En ce qui me concerne, il ne faut pas regarder les obstacles et s’y arrêter! Le monde change, le monde bouge et nous devons suivre le mouvement et défier ces obstacles pour les dépasser. Nous tous, État, gouvernants et citoyens sommes redevables de changer pour nous acclimater à ce changement inévitable! Tous les secteurs doivent s’élever au niveau de ces changements mondiaux rapides, le cas échéants on sera très dépassés. C’est la réalité avec laquelle nous devons composer! Le climat des affaires, le climat économique, la législation, les services administratifs et les services bancaires, doivent absolument évoluer pour faciliter le retour d’une partie de ces compétences et les encourager à investir ».

L’union et la confiance font la force!

« C’est sur ces aspects que WATT travaille en responsabilisant de façon pratique, raisonnable et loin des discours sentimentaux pour qu’on puisse avancer de façon concrète et créer des avancées à long terme. D’ailleurs, la fuite des cerveaux devrait interpeller les décideurs pour qu’on ait les moyens adéquats de garder nos compétences et en faire bénéficier le pays. Tout ceci nécessite une toute nouvelle approche. Et nous souhaitons réfléchir tous ensemble pour instaurer une nouvelle approche qui repose sur un changement radical avec nos méthodes archaïques et dépassées pour qu’administration, banque, services et mentalités soient compatibles avec les exigences de l’époque actuelle. Car ce qui existe ne répond plus ni aux exigences de l’époque ni aux attentes de nos jeunes et de nos compétences. Il est donc temps de retrousser les manches et de travailler sérieusement. Le chemin ne fait que commencer. Il sera long. Mais chaque chemin commence par un pas et un capital de confiance en soi et en l’autre. Nous avons fait le premier pas sur ce chemin nous devons maintenant faire confiance en nous, en nos compatriotes pour bâtir un avenir pour notre pays et pour nos enfants. Nous appelons toutes les composantes, étatiques, privées, activistes, compétences à travailler ensemble et main dans la main pour une solution commune. Chacun de nous a un rôle à jouer et est appelé à le remplir comme il se doit », conclut-il.

Abir CHEMLI         

Related posts

Nouvelles règles d’origine : une révolution silencieuse pour le commerce extérieur ?

Charles-Nicolle : première kératoplastie endothéliale ultra-mince en Tunisie

Monastir : un adolescent de 15 ans meurt noyé dans un bassin d’eau