L’organisation non gouvernementale tunisienne Ana Yakidh (I Watch) a critiqué samedi 16 mai dans un communiqué publié sur son site l’Etat tunisien pour avoir mis à la retraite obligatoire 21 cadres des douanes impliqués de près ou de loin dans des dossiers de corruption, notant que ces cadres étaient censés être traduits devant la justice pour écoper des sanctions conséquentes.
Elle a souligné qu’il n’est pas juste ni équitable d’emprisonner des parties pour « corruption » et de renvoyer d’autres personnes à la retraite obligatoire pour le même motif (deux poids deux mesures !), car la loi n°12 de 1985 stipule que le renvoi à la retraite obligatoire permet de bénéficier de son salaire, ce qui signifie en d’autres termes que la retraite obligatoire est la jouissance d’un salaire sans pratiquer de travail, ce qui peut être considéré plutôt comme une récompense, et non une sanction.
* »Ils peuvent même demander des compensations ! »
L’organisation Ana Yakidh souligne par ailleurs que le renvoi à la retraite obligatoire donne aux « renvoyés », qui n’en sont pas en fait, le droit de déposer une plainte administrative pour annuler la décision.
« Ils peuvent même demander une compensation pour cela ! », ironise I Watch.
Ana Yakidh a ainsi publié sur son site des extraits du rapport de la direction générale du contrôle financier relevant du ministère des Finances, qui a effectué un audit approfondi au sein des Douanes tunisiennes, et ce en vertu de l’autorisation de mission n° 2 du 8 février 2011.
Ce rapport comprenait des dossiers de corruption financière et administrative.
H.A.