L’organisation non gouvernementale Ana Yakidh trouve que la décision du ministre de l’Intérieur de fermer tous les sièges de l’instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) depuis le 20 août dernier, et le limogeage par le président de la République du président de l’INLUCC, remplacé par le responsable administratif et financier chargé de gérer à titre provisoire cette instance, constituent un coup de poignard dans le dos des lanceurs d’alerte.
« C’est là également un abandon par l’Etat de son devoir légal et moral à leur égard », observe I Watch dans un communiqué publié mercredi 15 septembre.
L’ONG demande la réouverture de tous les sièges de l’INLUCC dans les plus brefs délais, estimant que continuer à les fermer porte atteinte aux droits des hommes et perturbe les procédures judiciaires d’enquête sur les cas de corruption financière et administrative, de conflit d’intérêts et d’enrichissement illicite.
Elle invite à examiner dans les plus brefs délais les précédentes demandes de protection, à accepter les nouvelles, et à statuer sur celles-ci conformément aux procédures en vigueur et dans les délais prévus par la loi.
L’organisation a noté le renforcement ces derniers temps des restrictions sur les lanceurs d’alerte dans les secteurs public et privé compte tenu de la perturbation des procédures de décision sur les demandes d’attribution de protection.
I Watch souligne la nécessité d’ouvrir une enquête administrative indépendante sur l’implication antérieure de l’instance dans la révélation de l’identité de certains lanceurs d’alerte, et les raisons de sa lenteur à statuer sur les demandes de protection et le non-respect des délais prévus par la loi.
L’ONG réclame enfin que les personnes chargées de diriger les ministères, et qui ont été nommés récemment déclarent leurs biens et leurs revenus conformément à la législation en vigueur, appelant à la nomination d’un nouveau président et secrétaire général, la nomination d’un nouveau Conseil pour l’instance, et l’émission d’un arrêté de nomination des membres de l’organe de prévention et d’enquête inopérant depuis 2011.
H.A.