Qu’il est loin le temps où pour la première fois en Tunisie, l’enseignement de la médecine ouvrit ses portes à tout juste 59 étudiants. Cinquante ans plus tard, la Faculté de médecine de Tunis peut se targuer d’avoir à son palmarès plus de 8000 docteurs en médecine. Cinquante ans, ça se fête, cinquante ans c’est l’âge d’or et les organisateurs n’ont pas lésiné sur les moyens et sur les festivités pour offrir à ce fleuron de l’enseignement supérieur le plus beau des anniversaires.
Pour l’occasion, ils étaient tous là dans l’amphithéâtre : gratin de la médecine tunisienne, ministres du gouvernement actuel, honorables invités, étudiants en médecine. Après le discours d’ouverture du doyen actuel, le Pr Hamda El Maherzi, le Pr. Amor Chadli, premier doyen de la Faculté de médecine de Tunis a retracé avec la plus grande exactitude des dates et des détails, le long chemin qui mena vers la création de la Faculté de médecine dès les premières années de l’indépendance du pays.
Tout a commencé en octobre 1964 et les cours eurent lieu au début dans des locaux empruntés à la Faculté des sciences de Tunis. Trois mois plus tard, en janvier 1965, la Faculté de médecine de Tunis eut ses propres locaux, il s’agissait de deux pavillons de l’hôpital Charles Nicolle, longtemps appelés Pavillon I et Pavillon II. En 1968, une Faculté de médecine a été individualisée avec des locaux administratifs et un amphithéâtre de 300 places, appelé Pavillon III. En 1973, il y eut la construction de deux nouveaux amphithéâtres de 400 places chacun appelé Pavillons IV et V. Les travaux pratiques et les travaux dirigés ont continué à se dérouler aux Pavillons I et II. C’est en 2001/2002 et avec l’assistance financière du Qatar que les nouveaux locaux de la Faculté furent construits. L’inauguration a eu lieu le 28 octobre 2002.
Pourquoi fêter le cinquantenaire de la FMT ?
Pour les organisateurs, en particulier, le Dr Talel Badri, cet anniversaire est l’occasion pour la Faculté de renouer avec son passé, de célébrer son présent et surtout de regarder vers l’avenir. Renouer avec son passé en rendant hommage aux différentes générations qui se sont succédé sur ces bancs et qui ont, pour une partie d’entre eux, fait la gloire et la renommée de cette institution.
Célébrer son présent en mettant en avant ses activités scientifiques, ses missions sur le terrain et ses réformes structurelles et éducatives, sans oublier ses manifestations culturelles et sportives. Regarder vers l’avenir en confirmant son rôle social, en sortant de sa fonction purement académique et en assumant sa responsabilité dans la formation des futurs leaders du pays.
Une faculté engagée socialement
Le cinquantenaire de la Faculté de médecine de Tunis s’est déroulé sous le signe de « Socialement responsable » en référence au pacte de responsabilité sociale auquel adhère la FMT. En effet, dès les années 1990, la recherche d’une meilleure adéquation entre la formation du personnel de santé et les besoins réels de la population s’est imposée. En 2009, une consultation internationale des représentants des différentes facultés de médecine et des organisations d’éducation médicale a été entamée et un document intitulé « Consensus mondial sur la responsabilité sociale des facultés de médecine » a été rédigé par 130 experts internationaux et présenté lors d’une conférence en 2010 afin de pousser les facultés de médecine à adapter leur enseignement pour impacter la santé des citoyens. La FMT a adopté ce projet dès 2014, car elle ne peut plus s’isoler de la société et se contenter de former des médecins : elle doit influer de la façon la plus significative la santé des populations.
Des chiffres clés
La FMT est classée 1ère faculté de médecine en Tunisie ;
Nombre d’étudiants pour l’année universitaire 2014/2015 : 3481 étudiants dont :
• 1064 au 1er cycle.
• 1571 au 2ème cycle.
• 846 en internat.
Nombre de thèses soutenues par an 380.
Nombres d’étudiants inscrits en 3e cycle : 1193.
Les doyens de la FMT
De 1964 à nos jours, huit doyens se sont succédé à la tête de la FMT :
1964-1971 : Amor Chadli (anatomo-pathologiste) ;
1971-1974 : Mongi Ben Hamida
(neurologue) ;
1974-1976 : Amor Chadli (anatomo-pathologiste) ;
1976-1977 : Zouhair Essafi (chirurgien) ;
1977-1986 : Hassouna Ben Ayed
(néphrologue et interniste) ;
1986-1994 : Abdelaziz Ghachem (spécialiste en médecine du travail et en médecine légale) ;
1994-2000 : Chalbi Belkahia (pharmacologue) ;
2000-2005 : Rachid Mechmèche
(physiologiste) ;
2005-2011 : Abdeljelil Zaouche
(chirurgien) ;
2011… : Ahmed Maherzi (pédiatre).